RDC : L'Eglise appelle toutes les parties au dialogue
La conférence épiscopale nationale du Congo a remis la semaine dernière un mémorandum
sur l’état de la Nation au président congolais, Joseph Kabila. Dans ce document rendu
public lundi 4 mars, les 17 évêques et archevêques signataires écrivent qu'un dialogue
national serait la « voie royale et pacifique de sortie de crise » de la République
démocratique du Congo.
« Toutes les forces vives de la nation appelées au
dialogue (...) doivent s'engager sincèrement, de prime abord, dans le respect de la
souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale et de l'ordre constitutionnel
», souligne ce document de la CENCO. Depuis un ans, l’armée et les rebelles du M23
s’affrontent dans le nord-est de la RDC et le 24 février dernier, à Addis Abeba un
accord régional visant à pacifier le Nord-Kivu a été signé par onze pays africains
en présence du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon. Pour l’instant
ce texte a eu comme premier effet la scission du mouvement rebelle M23 alors que d'autres
groupes armés gagnent en activité dans le nord et sud Kivu.
« une armée
forte et dissuasive" peut neutraliser les rebelles »
Selon cet accord-cadre,
le président congolais Joseph Kabila promet d'accélérer sa réforme du secteur de la
sécurité et de poursuivre les réformes démocratiques dans le pays. Or dans le mémorandum,
de la conférence épiscopale congolaise, les évêques et archevêques demandent au gouvernement
de mettre en œuvre cette réforme des forces de sécurité, estimant qu'une « armée forte
et dissuasive (...) neutraliserait les groupes armés qui prolifèrent et sèment la
mort et le désarroi, surtout en des endroits économiquement dotés de richesses naturelles
».
La Cenco veut une réforme de la Céni
Les signataires ont également
appelé à concrétiser la réforme la Commission électorale nationale indépendante (Céni)
- très critiquée pour sa gestion des élections de novembre 2011, entachées d'irrégularités
- et insisté pour que l'article 220 de la Constitution reste intact. Ce dernier stipule
qu' « aucune révision » ne peut concerner « la forme républicaine de l'Etat, le principe
du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée
des mandats du président de la république, l'indépendance du pouvoir judiciaire, le
pluralisme politique et syndical ».
Dans son discours du nouvel an, le président
Kabila avait annoncé pour « début 2013 » l'organisation d'un « cadre pour les échanges
entre toutes les forces vives de la nation ». Pour l'heure, des consultations préliminaires
se tiennent notamment entre la majorité et une partie de l'opposition , certains opposants
refusant d'y prendre part.
En janvier 2011, le camp du président Kabila avait
obtenu de faire passer l'élection du chef de l'Etat à un seul tour et l’Eglise a critiqué
cette réforme. La constitution actuelle ne permet pas à Joseph Kabila, qui en est
à son deuxième mandat, de se présenter à la prochaine présidentielle, prévue en 2016.
Photo
: Des fidèles congolais, réunis le 12 janvier 2012 en la cathédrale Notre-Dame à Gombe
dans le district de Kinshasa, pour écouter la déclaration officielle de la CENCO après
les élections de novembre 2011.