2013-03-01 07:27:55

Retour sur un pontificat de 7 ans, 10 mois et 9 jours


Benoît XVI s’est éclipsé, il n’apparaîtra plus en public. Jeudi soir à 20h, sa renonciation historique a pris effet. Le pontificat du 264° successeur de Pierre s’est achevé : 7 ans, 10 mois et 9 jours. Ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, élu pape le 19 avril 2005 à l’âge de 78 ans, Benoît XVI a publié 3 encycliques, une trilogie sur Jésus de Nazareth, 16 Motu proprio, 4 exhortations apostoliques et a effectué 24 voyages à l’étranger.

Comment oublier ses visites au camp d’extermination d’Auschwitz, ses rencontres avec des victimes de prêtres pédophiles, la béatification de son prédécesseur Jean-Paul II, ses voyages en Terre Sainte, au Royaume-Uni, à Cuba, et son recueillement à la Mosquée bleu d’Istanbul.

Intellectuel lucide, réservé et trop longtemps incompris, victime dès le début de toutes sortes de préjugés, Benoît XVI a eu du mal à se faire au métier de pape sous les regards impitoyables du monde entier. Il n’a pas été épargné. Mais il est parvenu petit à petit à imposer son style et laisser sa marque en profondeur et pour longtemps, malgré les dissensions et la désaffection dans une Eglise en perte d’influence. De nombreuses crises ont empoisonné son pontificat : le discours de Ratisbonne, l’affaire de l’évêque négationniste Richard Williamson, le malentendu sur les préservatifs, sans oublier Vatileaks, les vols de documents confidentiels.

Benoît XVI a reconnu qu’il y avait eu des nuages dans le ciel. Il ne s’est jamais imposé par la force, mais par la vigueur de l’Evangile et l’amour de l’Eglise. Il a lutté avec détermination contre le fléau des abus sexuels, que la hiérarchie a parfois caché prônant la transparence et la tolérance zéro. Transparence également en termes de gestion financière et contre les malversations au Vatican.

Alors que les tensions restent fortes entre christianisme et monde moderne, il a mis l’accent sur la dimension spirituelle de la raison et s’est insurgé contre le relativisme moral, ennemi de la joie. Le souci de l’unité et la recherche de la vérité auront été au cœur de son pontificat. Jusqu’au bout, il aura exhorté les catholiques à mettre le Christ au centre de leur vie. Mais surtout il aura touché bien des esprits par la force de son humilité. Il restera comme l’une des figures les plus authentiques de notre temps.

Romilda Ferrauto

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