2013-02-28 13:38:02

Commentaire de l'Evangile du dimanche 3 mars


Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Évangile de ce dimanche 3 mars. Troisième dimanche du temps de Carême. Évangile selon saint Luc 13, 1-9 :"Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas. »

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L’Évangile de ce troisième dimanche de carême est surprenant : deux passages se succèdent et le lien qui les unit ne semble pas évident. Le premier évoque les drames qui surviennent à l’improviste dans notre vie et le second affirme l’importance de porter du fruit. Voyons comment ces deux enseignements forment une unité qui nous permet de mieux comprendre le chemin que Jésus nous propose.
Jésus évoque tout d’abord deux événements douloureux qui ont marqué récemment ses auditeurs : Pilate a fait massacrer des Galiléens pendant qu’ils offraient un sacrifice et la chute de la tour de Siloé a provoqué la mort de dix-huit personnes. Le premier drame se situe en Galilée, au nord, et est provoqué par la cruauté d’un homme. Le second se déroule à Jérusalem, au sud, et se présente comme accidentel. Par ces deux exemples, Jésus montre que les malheurs peuvent arriver n’importe où. Jérusalem, ville sainte, n’est pas mieux protégée que la Galilée. De plus, ces tragédies peuvent être provoquées par les hommes ou accidentelles. L’affirmation essentielle de Jésus est qu’aucune victime de ces catastrophes n’est plus coupable que ceux qui y ont échappé. Par ces paroles, Jésus chasse de nos cœurs toutes croyances en un Dieu vengeur qui punit sa création lorsque sa colère atteint son paroxysme. Celui qui est frappé par un malheur n’est pas plus coupable que celui qui prospère.
Mais alors, pourquoi de tels événements ? Quels sens ont-ils ? Pour nous chrétiens, le mal physique, engendré par la nature, comme par exemple les séismes ou encore la maladie, tout comme le mal moral, lorsqu’un homme choisit délibérément d’agir de manière mauvaise, sont les conséquences du péché originel. En refusant d’obéir à Dieu, l’homme crée un désordre dans la nature, un désordre qui a des répercussions jusqu’à nos jours. Mais ces drames, mystérieusement, peuvent aussi permettre à l’homme de se tourner vers Dieu. Saint Paul dira « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8,28). Ainsi, ces événements douloureux ont parfois l’effet d’un réveil qui conduit l’homme à se poser les vraies questions. Pour souligner cette dimension, Jésus conclut la présentation de ces deux drames de la même manière : « Eh bien, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux » (Lc 13,3.5). Les événements douloureux de notre vie résonnent donc comme un appel à la conversion. Ils nous font toucher les limites de notre existence : la détresse, la souffrance, la mort. Ils nous disent : la vie ne s’arrête pas là, il y a quelque chose de plus grand à venir. C’est là que peut commencer un chemin de conversion.
Cette parole dure de Jésus, « et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux » trouve un écho dans le passage suivant. Jésus souhaite couper le figuier qui est demeuré stérile pendant trois ans. Cette parabole rappelle qu’après le temps de la Miséricorde viendra un jour où le jugement sera inéluctable. Par cette image, Jésus insiste sur l’importance de la conversion qui est déjà l’objet du passage précédent. Il précise maintenant que cette conversion doit se manifester par les fruits qu’elle porte. La grâce du salut est gratuite. Nul homme ne la mérite : elle nous est acquise par Jésus sur la Croix. Mais cette grâce reçue est appelée à se multiplier par la bonne volonté de l’homme et les actes de charité, de foi et d’espérance qu’il pose.
En ce temps de carême, cet Évangile nous rappelle l’importance de nous engager au nom de notre foi à devenir un disciple toujours plus authentique de Notre Seigneur Jésus Christ.








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