Je suis un «humble travailleur dans la vigne du Seigneur » en 2005. «Je demande pardon
pour tous mes défauts» en 2013. Huit ans séparent ces deux affirmations de Benoît
XVI. Pourtant, elles pourraient avoir été prononcé en même temps. Le courage et l’humilité,
ces deux vertus qui semblent si loin l’une de l’autre et qui, pourtant sont dans le
christianisme naturellement et intimement liées. Tel est le témoignage du Pape. L’humilité
n’est pas une vertu préchrétienne, selon Benoît XVI. C’est une « vertu nouvelle, celle
qui suit le Christ ». Ce n’est cependant pas une utopie. « S’accepter soi-même
et accepter l’autre vont de pair », explique le Pape aux pasteurs romains, le 23 février
dernier. « Les petites humiliations » qu’il faut subir tous les jours, précise Benoît
XVI, «aident chacun à reconnaître sa vérité et ainsi à être libérés de la vanité qui
est contre la vérité, et qui ne peut rendre ni heureux ni bon». Le résonnement
du Pape est le suivant : si je suis arrogant, je voudrai toujours plaire. Et si je
ne réussis pas, je serai miséreux, malheureux et je devrai toujours chercher à plaire.
L’humilité me donne donc courage et me rend libre. Alessandro Gisotti