2013-02-25 16:14:48

Que se passe-t-il durant la "sede vacante" ?


Sede vacante, « le siège [étant] vacant ») est l’expression latine utilisée pour qualifier la vacance du Siège apostolique, en d’autres mots la période durant laquelle l’Eglise n’a plus de pape. Jusqu’ici elle survenait à la mort du pontife romain, cette fois, fait exceptionnel, elle intervient avec la renonciation de Benoît XVI à sa charge, renonciation librement et dûment manifestée. Comme annoncé, c’est le 28 février à 20 heures ( heure à laquelle sera effective la renonciation de Benoît XVI) que débutera la vacance du siège apostolique.

Dès ce moment, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, et les chefs de dicastères, cessent leurs fonctions. Seuls sont maintenus dans leur charge : le Camerlingue, Tarcisio Bertone, le Grand Pénitencier, Manuel Monteiro de Castro, le cardinal Vicaire général pour le diocèse de Rome, Agostino Vallini, le cardinal Archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et Vicaire général pour la Cité du Vatican, Angelo Comastri, le Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Giovanni Angelo Becciu, le Secrétaire pour les relations avec les Etats, Dominique Mamberti, les représentants pontificaux en mission. Le tribunal suprême de la Signature apostolique, et le tribunal de la Rote romaine poursuivent aussi leurs activités.

Le rôle du Camerlingue

L’interim, pourrait-on dire, est alors assuré par le camerlingue jusqu’à l’élection du nouveau pape. C’est au Cardinal Bertone, qu’incombera cette tâche de gestion matérielle et administrative du Vatican. Le Saint-Siège est administré par le cardinal camerlingue certes, mais avec l'aide de trois cardinaux assistants (tirés au sort tous les trois jours, chacun des cardinaux représente un des trois ordres cardinalices : ordre des cardinaux-évêques, ordre des cardinaux-prêtres et ordre des cardinaux-diacres.) Ils constituent la congrégation spéciale ou particulière qui veillera à obtenir pour les questions les plus importantes, le vote du Collège des cardinaux.

Des cardinaux qui, dès le début de la Sede vacante, vont converger vers Rome, convoqués par le doyen du Sacré Collège, le Cardinal Angelo Sodano. Pendant les deux semaines (probablement moins) précédant le Conclave qui élira le nouveau Pape, les cardinaux ( y compris ceux qui sont âgés de plus de 80 ans et ne sont pas électeurs) se réunissent au Vatican chaque jour en congrégation générale.

La gestion des affaires courantes

Pendant le temps de la vacance, le gouvernement de l'Église revient en effet à l'assemblée des cardinaux, réunie donc quotidiennement en Congrégation générale. Cependant, celle-ci ne peut prendre aucune décision dont la validité excéderait la période de vacance du Siège apostolique. Car, « les questions qui sont du ressort du Souverain Pontife, durant sa vie ou dans l'exercice des fonctions de sa charge devront toutes être réservées exclusivement au futur Pontife», nous dit le Code de droit canonique. Le pouvoir pontifical ne peut en effet être suppléé.

Le pouvoir de gouvernement du Collège des cardinaux, réuni en Congrégation générale, est limité aux questions courantes, urgentes, comme les préparatifs des obsèques du Pape défunt , mais ce n’est aujourd’hui pas le cas, et aux préparatifs de l'élection de son successeur. Elle nomme notamment deux ecclésiastiques qui sont chargés de rédiger et de lire deux méditations, l’une lue avant le début du conclave, à une date fixée par la congrégation, l’autre lue juste avant le début du conclave, avant que les portes de la chapelle Sixtine ne se referment.
Autrement dit, le collège cardinalice prend la relève du pouvoir du pape sans se substituer à son autorité. Il ne gère que les affaires courantes et prépare le conclave.

Faire émerger le profil du Pape idéal

Mais l’intérêt des réunions quotidiennes en Congrégation générale réside ailleurs. L’élection d’un Pape étant dépourvue de candidatures officielles, ce système collectif et pragmatique, destiné à favoriser les échanges d’idées sur la situation de l’Eglise et les défis à venir, permet de faire émerger le profil du prochain pape, et d’envisager des noms. Une sorte de conclave avant l’heure !

Que nous dit encore le document de référence en la matière, la constitution Universi Dominici gregis (« Tout le troupeau du Seigneur ») signée par Jean-Paul II le 22 février 1996 et modifiée par un motu proprio de Benoît XVI en 2007 ? Elle nous dit que le doyen du sacré collège, qui est chargé de présider les congrégations générales préparatoires à l’élection du nouveau pape, préside le Conclave. Le Cardinal doyen, Angelo Sodano, est né en 1927 : il a donc 86 ans et ne sera pas électeur. Il aurait dû être remplacé par le vice doyen, le Cardinal Roger Etchegaray, mais lui aussi a dépassé les 80 ans. Ce sera donc dans ce cas comme le prévoit l’article 9 de la constitution, le plus âgé des cardinaux électeurs, sur base aussi de l’ordre auquel il appartient, à savoir le Cardinal Giovanni Battista Re, cardinal évêque.








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