Fausses nouvelles pour influencer le Conclave: communiqué du Saint-Siège
Le Saint-Siège déplore les tentatives d’influencer les cardinaux dans la perspective
du Conclave. Dans un communiqué sévère, la Secrétairerie d’Etat pointe du doigt la
diffusion de nouvelles fausses ou inexactes susceptibles de porter atteinte à des
personnes et à des institutions. « La liberté du Collège des cardinaux, à qui il revient
de procéder à l’élection du Souverain Pontife, a toujours été défendue avec force
par le Saint-Siège, afin de garantir un choix fondé sur des critères visant exclusivement
le bien de l’Eglise.
Au cours des siècles, les Cardinaux ont dû faire face
à de multiples formes de pression, exercées sur certains électeurs, ou sur l’ensemble
du Collège, qui avaient pour but de conditionner leurs décisions, en les soumettant
à des logiques à caractère politique ou mondain. Si dans le passé, ce sont les puissances,
autrement dit les Etats, qui ont tenté de faire valoir leur propre influence sur l’élection
du Pape, aujourd’hui on essaye de mettre en jeu le poids de l’opinion publique, souvent
sur la base d’évaluations qui ne saisissent pas le côté spirituel du moment que l’Église
est en train de vivre.
La barque de Pierre est entre les mains de Dieu
Il
est regrettable qu’à l’approche du début du Conclave où les Cardinaux électeurs seront
tenus, en conscience et devant Dieu, à exprimer en toute liberté leur propre choix,
on assiste à la multiplication de nouvelles qui n’ont pas été vérifiées ou qui ne
sont pas vérifiables, ainsi que de fausses nouvelles, qui portent atteinte à des personnes
et des institutions. Plus que jamais, en ces heures, les catholiques se concentrent
sur l’essentiel : ils prient pour le Pape Benoît XVI, ils prient pour que l’Esprit
Saint éclaire le Collège des Cardinaux, ils prient pour le futur Pape, car ils savent
que le destin de la barque de Pierre est entre les mains de Dieu ».
Des
attaques ciblées
Et s’adressant aux journalistes samedi en fin de matinée,
le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a expliqué que la note de la Secrétairerie
d’Etat ne devait pas être perçue comme une condamnation globale des médias, sans distinctions.
Le père Federico Lombardi a estimé que le climat de ces jours-ci pouvait conduire
à des dérives négatives. C’est un moment délicat, les informations les plus diverses
se multiplient, on parle de l’Eglise avec des tons négatifs, calculés, qui ne correspondent
pas à la réalité et qui sèment le trouble. Ce n’est pas le type de climat qui devrait
accompagner un Conclave.
Le directeur du bureau de presse du Saint-Siège a
rappelé que les cardinaux vont étudier les dossiers importants pour l’Eglise et son
service. Ils ont besoin de sérénité. Les médias ont le droit d’évoquer certains chantiers
mais ils devraient faire preuve de mesure et ne pas exercer de pressions sur le Collège
cardinalice.