Le sujet de la "pilule du lendemain" et de la position de l'Eglise par rapport aux
femmes violées n'est pas nouveau, mais il revient périodiquement, souvent au gré de
faits divers dramatiques. C'est ainsi que l'Eglise allemande a dû affronter la question
après qu'un médecin urgentiste ait révélé que, le 15 décembre, deux cliniques catholiques
de Cologne avaient refusé d’accueillir une victime de viol lorsque celle-ci avait
réclamé ce médicament.
Un débat s’est engagé aussitôt en Allemagne sur les
obligations pesant sur les hôpitaux catholiques en matière d’informations et de délivrance
de moyens de contraception, rapporte le quotidien français La Croix.
L'Eglise
allemande autorise la pilule du lendemain dans ses hopitaux pour les femmes violées
Les
évêques allemands étaient réunis ces jours derniers à Trêves pour leur assemblée de
printemps. Au milieu d'autres sujets, la pilule du lendemain. Avec pour résultat que
l'Eglise allemande a décidé jeudi d'autoriser la distribution, dans les hopitaux qu'elle
gère, de la pilule dite "du lendemain", comme contraceptif pour les femmes victimes
de viol. L'information en a été donnée par Mgr Robert Zollitsch, président des évêques
allemands.
"Les femmes victimes de viol ont naturellement droit à une aide
humaine, médicale, psychologique et spirituelle. Dans ce cadre, la délivrance d'une
+pilule du lendemain+ est possible, dans la mesure où elle a un effet contraceptif
et non abortif", peut-on lire dans le texte publié jeudi par les évêques allemands.
"Mais il est toujours interdit d'user de procédés pharmaceutiques et/ ou médicaux
qui entraînent la mort d'un embryon", ont-ils souligné. Les deux types de pilules
"du lendemain" autorisées à la vente en Allemagne sont des pilules contraceptives
et non abortives.
Pas de problème moral
Le cardinal Joachim Meisner,
archevêque de Cologne, avait rédigé en janvier 2012 une prise de position allant dans
le sens de ces décisions. Son texte a été rédigé "en lien la Congrégation romaine
pour la doctrine de la foi, ainsi que l’Académie pontificale pour la vie", a-t-il
précisé. Pas de problème moral donc: il ne s'agit pas d'une ouverture générale à l'utilisation
de la pilule du lendemain, mais bien de l'acceptation d'utiliser un médicament contraceptif
pour les femmes qui ont subi des violences sexuelles.