Benoît XVI n’apparaitra pas en public pendant cinq jours. Puis il fera ses adieux
aux fidèles le 27 février, la veille de son départ. S’ouvrira alors la période de
siège vacant. Les cardinaux auront la tâche ardue de choisir un successeur. Une situation
inédite, une fin de pontificat sans précédent. La Curie romaine est encore sous le
choc, entre stupeur et émotion, tristesse et interrogations, tandis que la frénésie
médiatique a bousculé le rythme habituel de la vie romaine et alors que les catholiques
affluent en grand nombre pour manifester leur attachement à ce Pape trop fatigué pour
continuer à assumer sa lourde charge.
Depuis lundi, le geste fort de Benoît
XVI, historique et révolutionnaire, a été décortiqué, analysé, commenté. Et si les
spéculations et conjectures ont déjà commencé quant au futur élu, beaucoup s’efforcent
encore et surtout de tirer les leçons d’un pontificat trop longtemps malaimé et encore
trop méconnu, dont on ne mesure pas toute la richesse et la portée, un pontificat
qui n’a cessé de surprendre et de bousculer les clichés et qui restera dans les annales.
Remettre
Dieu au centre de l'Eglise
Benoît XVI n’a jamais voulu etre l'acteur principal,
il n’a cessé d’appeler les catholiques à revenir à Dieu. Homme secret, intellectuel
brillant, il a voulu démontrer que la grande mission de l’Eglise était de relier foi
et raison, le regard au-delà du tangible et la responsabilité rationnelle (Lumière
du monde). Au-delà de ses bonnes performances - la lutte contre le scandale de la
pédophilie, le dialogue avec le judaisme, l’apaisement avec l’islam – et des chantiers
qui restent ouverts – la normalisation des rapports avec la Chine, le dialogue avec
les Lefebvristes…. Benoît XVI a surtout voulu plaider pour plus de vérité et plus
de foi dans l’Eglise, seule façon de lutter sur le long terme contre la dissolution
du christianisme. (Romilda Ferrauto)