Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Évangile de ce dimanche 24 février. Deuxième
dimanche du temps de Carême. Évangile selonsaint Luc, 9, 28b-36 : la Transfiguration,
« Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le. » Ecoutez le
commentaire du Père Pascal Montavit En ce deuxième
dimanche de carême, nous méditons sur l’Évangile de la Transfiguration. L’apparition
d’un Jésus lumineux attire notre attention sur l’importance et le fruit de la prière.
Voyons cela plus en détail. Tout d’abord, il est important de souligner le premier
verset de ce récit : «Prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, Jésus gravit la montagne
pour prier » (Lc 9,28). C’est donc pendant qu’Il prie que l’apparence de son visage
devient autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante. Il y a là une allusion
directe à Moïse qui gravit la montagne du Sinaï et qui en redescend avec la peau de
son visage qui rayonne car il a parlé avec Dieu (Ex 34,29). C’est ainsi que la prière
doit se comprendre. En premier lieu, il faut gravir la montagne, c'est-à-dire s’extirper
des soucis du quotidien pour prendre de la hauteur et se mettre en présence du Seigneur.
Ensuite, le fruit de la prière est la paix du cœur, une paix qui transparaît jusque
dans notre visage. Lorsque l’on passe du temps avec Dieu, c’est tout notre être qui
est transformé, et ce de manière visible par tous ! Arrêtons-nous maintenant sur
l’attitude de Pierre. Tout d’abord, Jésus l’emmène avec lui pour prier, mais il s’endort.
Lorsqu’il se réveille, il propose de dresser trois tentes, une pour Jésus, une pour
Moïse et une pour Élie. L’Évangéliste Luc nous précise que Pierre ne savait pas ce
qu’il disait. Tout de suite après, une nuée entoure Pierre, Jean et Jacques et une
voix du ciel se fait entendre. Il est clair que Pierre est complètement dépassé par
la situation. Il ne comprend pas ce qui se passe. Et pourtant la grâce le rejoint
car il a montré sa bonne volonté en accompagnant Jésus sur la montagne. Le Seigneur
ne s’arrête donc pas à nos limites, à la faiblesse de notre prière, mais il regarde
notre désir qui nous fait gravir la montagne avec Lui. Jésus ne répond même pas à
la proposition de Pierre de dresser trois tentes. A la place, Il le couvre de nuée,
c'est-à-dire de la Gloire de Dieu. Tel est bien l’effet de la prière. Enfin, la
voix qui retentit proclame l’affirmation suivante : « Celui-ci est mon Fils, celui
que j’ai choisi, écoutez-le ». Cette parole raisonne comme un écho de celle qui a
retenti le jour du baptême de Jésus (Lc 3,22). Elle nous enseigne que seule la prière
nous fait découvrir qui est Jésus. Lire des manuels de théologie ne suffit pas pour
reconnaître Jésus. Se cantonner à une recherche rationnelle de la foi ne permet pas
de découvrir Jésus comme Fils de Dieu. Dans le meilleur des cas, ce type de recherche
aboutit à reconnaître en Jésus un grand homme. Mais Jésus est Dieu. Il est le Maître
qui envoie les Apôtres après la Résurrection. Lorsque Jésus dit qu’il s’est fait serviteur,
il n’en demeure pas moins le Fils à qui le jugement fut remis (Jn 5,22). Durant
ce temps de carême où nous nous préparons à voir Jésus pauvre et humilié durant la
Passion, n’oublions pas que Jésus est Dieu. Sa parole est l’unique parole de vie.
C’est Lui le Maître. Le temps de pénitence qui accompagne la démarche proposée pour
le carême se fonde sur ce rapport entre l’homme, créature dépendante de Dieu, et Dieu,
créateur aimant et jaloux, prêt à sacrifier son Fils pour le salut de l’homme. Pour
comprendre cela, il nous faut prier et persévérer dans la prière.