Dans une grande émotion, Benoît XVI rencontre une dernière fois le clergé de Rome
Comme mercredi soir en la Basilique Saint Pierre, au terme de la messe des cendres
pour l'ouverture du Carême, jeudi en fin de matinée ce sont encore des applaudissements
sans fin qui ont accueilli Benoît XVI en la Salle Paul VI. L'ovation des prêtres,
des curés et de l'ensemble du clergé de Rome. Mercredi soir, il s'agissait de la dernière
messe publique concélébrée par le Pape, jeudi midi, c'est là encore la dernière fois
que Benoît XVI rencontre le clergé du diocèse de Rome dont il est l'évêque.
Après
une longue et splendide procession partie de l'Obélisque au centre de la Place Saint
Pierre, plusieurs milliers de prêtres, ont gagné la Basilique Saint Pierre pour se
recueillir en prière devant l'autel de la Chaire, en présence du Cardinal Vicaire,
Agostino Vallini, et des évêques auxiliaires de Rome. Ils se sont ensuite rendus dans
la salle Paul VI, qui peut contenir jusqu'à 8 000 personnes, pour attendre le Pape
là aussi en prière.
Standing ovation pour le Pape, et grande émotion
A
l'arrivée du Pape, tous ces prêtres, certains en pleurs, lui ont réservé une longue
ovation qui restera inoubliable pour tout le monde, qui s'est conclue par un "Viva
il Papa" collectif, Benoît XVI les remerciant alors avec une fois encore des mots
tout simples: " Merci à vous, merci pour votre affection, pour votre très grand amour
pour le Pape". "Merci pour votre prière, et sachez que si je me retire aujourd'hui
dans la prière, je serai toujours près de vous tous, et je suis certain que vous aussi
le serez, même si pour le monde je reste caché".
Le Pape a offert alors à son
auditoire une lectio divina largement improvisée, très attendue, car là encore l’un
des derniers discours de son pontificat, et en quelque sorte un autre dernier testament
spirituel de Benoît XVI. Une lectio divina sur son expérience à la première personne
de Vatican II.
« Même si je me retire dans la prière, je vous reste toujours
proche »
Le Pape a ensuite parlé pendant une demi-heure dans un discours
improvisé et raconté ses souvenirs du Concile Vatican II, où il assistait le cardinal-archevêque
de Cologne Joseph Frings. Benoît XVI a montré une nouvelle fois sa mémoire immense
et le sens du détail, provoquant le rire et les applaudissements en racontant une
anecdote. « Vatican II était une expérience de l’horizontalité, où les évêques
ont pu mieux se connaitre entre eux a t-il dit, ce fut aussi l’expérience de l’universalité
de l’Eglise »
Le Pape est rentré plus en détails ensuite sur les discussions
et les fruits du Concile. Il a rappelé la vigueur des Théologiens français, allemands
ou belges, qui ont participé à la créativité du Concile, et ont posé la question de
la relation de l’Église au monde.
Souvenirs personnels du Concile Vatican
II
Benoît XVI a souligné également que Vatican II avait œuvré pour que
la liturgie soit vraiment un dialogue entre les prêtres et le peuple de Dieu. Il a
expliqué aujourd’hui encore les chrétiens avaient besoin de formation pour que les
textes liturgiques du Concile soient intelligibles. Le Pape a ensuite rappelé l’héritage
conciliaire à travers les grands textes, « Gaudium Et Spes »ou « Nostra Aetate ».
Vatican II a vraiment renouvelé l’ecclésiologie a souligné le Pape en rassemblant
ses souvenirs.
Benoît XVI qui a fini son discours en rappelant qu’il y avait
aussi un autre concile parallèle, celui des médias, rappelant la présence des très
nombreux journalistes présents à Rome à l’époque, qui devaient répondre au défi de
cet évènement historique. « Il y avait une sorte de « Concile virtuel » qui devait
rendre compte du Concile réel » a-t-il souligné. Avant de conclure par ses mots
lourd de sens : « Aujourd’hui, on se rend compte que le Concile virtuel s’efface
pour laisser apparaître le Concile réel »
Le père Stefano
Cascia, prêtre du diocèse de Rome était présent ce matin. Il témoigne au micro de
manuella Affejee :