Benoît XVI, durant la messe des Cendres, invite à la conversion et au retour à Dieu
Un mercredi des cendres que l'on n'est pas prêt d'oublier, entre une audience générale
le matin, durant laquelle le Pape revient sur sa décision de renoncer à sa charge
et en parle aux milliers de fidèles réunis en la Salle Paul VI, et puis l'après-midi,
la messe des Cendres, la cérémonie traditionnelle d’entrée en Carême. Etant donné
les circonstances exceptionnelles, la messe s’est déroulée en la basilique Saint-Pierre
et non en la basilique Sainte-Sabine, située sur la colline romaine de l’Aventin,
et qui traditionnellement accueille le Pape en ce premier jour de Carême. Beaucoup
de fidèles et de cardinaux ont exprimé le désir d’y participer d’autant que c'était
la dernière grande concélébration publique de ce pontificat.
Le contexte particulier
n’a cependant rien changé au déroulement de cette célébration qui a commencé par une
procession pénitentielle et qui a été marquée par le rite de l’imposition des cendres.
Le compte-rendu de Romilda Ferrauto
La dernière grande concélébration
publique du pontificat de Benoît XVI aura été, loin de tout triomphalisme, l’austère
cérémonie d’entrée en Carême : la messe des Cendres, avec sa traditionnelle procession
pénitentielle. Fidèle à lui-même, le Pape n’a pas dressé le bilan de son propre pontificat.
Alors que ses faits et gestes sont scrutés à la loupe, il n’a pas donné de consigne.
Benoît XVI a parlé de l’importance de la communion ecclésiale et du témoignage authentique,
en invitant les fidèles à revenir à Dieu de tout leur cœur. Des thèmes qui ont dominé
son pontificat.
Les cardinaux présents à Rome avaient tenu à concélébrer cette
Eucharistie, les fidèles très nombreux avaient commencé à converger dès la mi-journée
vers la Basilique Saint-Pierre. Dès le début de son homélie, le Pape a évoqué le caractère
exceptionnel de cette célébration. Alors qu’il se prépare à conclure son ministère
de Pape il a demandé aux fidèles de prier pour la vie de l’Eglise en cette période
si particulière. Benoît XVI a dit merci, surtout aux fidèles du Diocèse de Rome, et
il a demandé qu’on se souvienne de lui dans la prière.
Le Pape réclame une
fois de plus une purification de l'Eglise
Commentant les lectures de la
messe, Benoît XVI a regretté une fois encore que le visage de l’Eglise ait été défiguré.
Il a évoqué notamment les péchés contre l’unité de l’Eglise et les divisions au sein
du corps ecclésial. Il a dénoncé l’hypocrisie religieuse de ceux qui ne recherchent
que les honneurs et la gloire. Il a invité les catholiques à profiter du Carême pour
vivre plus intensément la communion ecclésiale en surmontant les individualismes et
les rivalités, à ne pas se limiter à dénoncer les scandales et les injustices des
autres, mais à agir sur leur propre cœur et conscience en permettant au Seigneur de
les renouveler et de les convertir. C’est le témoignage qu’il faut offrir aux indifférents
et aux non-croyants.
C'est l'archiprêtre de la Basilique Saint Pierre, le Cardinal
Angelo Comastri, qui a imposé les cendres sur le front du Pape. Cet honneur aurait
dû incomber au Cardinal Jozef Tomko, titulaire de la Basilique de Sainte Sabine. Mais
avec le déplacement de la cérémonie en la Basilique Saint-Pierre, il fut donc l'un
des trois cardinaux à recevoir les cendres des mains de Benoît XVI, à côtés du Cardinal
Angelo Sodano, doyen du Sacré collège et du Secrétaire d'Etat, le Cardinal Bertone,
Camerlingue, deux hommes qui auront un rôle important durant les semaines qui viennent.