Dossier : Au Mali, les inquiétantes dissensions des soldats
Alors qu’elle poursuit les combats au nord du pays, l’armée malienne doit faire face
à un autre danger : les dissensions entre soldats maliens. Les différends entre Bérets
Rouges et Bérets Verts ont fait 1 mort et au moins 6 blessés le 8 février, lors d’une
attaque d’un camp militaire des Bérets rouges, à Bamako.
Les Bérets Rouges,
parachutistes, sont d’anciens membres de l’unité d’élite de l’ex-président malien
Amadou Toumani Touré. En face, les Bérets Verts : auteurs du coup d’Etat de mars 2012
et dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Au moment de conserver les positions
prises par les forces de la France et la Cédéao dans le Nord du pays, ces affrontements
posent problème.
Des différends politiques toujours irrésolus
Chef
des armées, le président de transition Dioncounda Traoré essaie tant bien que mal
d’imposer son autorité. Dans une allocution, il a condamné fermement ces « tirs fratricides
» et appelle désormais à « l’union sacrée indispensable », conscient de la fragilisation
qu'apporte des tensions inter-militaires.
Pour l’anthropologue André Bourgeot,
directeur de recherche émérite au CNRS, ces affrontements internes entre Bérets rouges
et Bérets Verts ne seront pas sans conséquences sur le conflit mené dans le nord du
pays. Il est interrogé par Jean-Baptiste Cocagne