Benoît XVI aux séminaristes : les chrétiens sont « les plus persécutés » parce que
les moins « conformes »
Comme chaque année à l’occasion de la fête de Notre Dame de la confiance, la Patronne
du Grand Séminaire de Rome, le Pape est allé à la rencontre ce vendredi soir des séminaristes
étudiant à Rome dont il est l’évêque. Devant 190 étudiants des cinq séminaires
de Rome réunis au palais du Latran, le Pape âgé de 85 ans a affirmé dans un discours
improvisé de trente minutes sans note ou aucun support, que « malgré les chutes graves,
dangereuses », l'arbre de l'Eglise n'est pas mourant, car « l’Eglise est l’arbre de
Dieu qui vit pour toujours et porte en lui l’éternité ».
« Si ici ou là, l’Eglise
meurt à cause des péchés des hommes, à cause de leur manque de foi, dans le même temps,
elle nait à nouveau. Le futur est réellement Dieu, telle est la grande certitude de
notre vie, le grand le vrai optimisme que nous connaissons », a affirmé Benoît XVI.
Contre un faux pessimisme qui annonce « que le christianisme a fait son temps, eh
bien non, il commence à nouveau », a dit le Pape qui a exhorté vendredi les séminaristes
a un « sain réalisme ».
En occident, « tout en étant chez eux », les chrétiens
« vivent comme des étrangers »
Le Pape n’a pas ignoré les persécutions
dont les chrétiens font l’objet. Ils forment « le peuple le plus persécuté, a-t-il
dit, parce qu'ils sont non-conformes, contre les tendances de l'égoïsme et du matérialisme
». Bien qu’ayant contribué à la formation de la culture occidentale, les chrétiens
« tout en étant chez eux » vivent depuis toujours en minorité comme des étrangers.
« Prions pour que le Seigneur nous aide à accepter cette mission de vivre
dispersés, comme des minorités dans un certain sens, et de vivre comment des étrangers
en étant malgré tout responsables pour les autres, donnant la force du bien à notre
monde. « Nous devons être joyeux, car Dieu nous a donné cette grâce, cette beauté
de connaître pleinement la vérité de Dieu, la joie de son amour ». C’est un don. Etre
« élu » signifie « privilège et humilité », en aucun cas « triomphalisme ». Citant
longuement la première lettre de Pierre, le Pape a enfin rappelé aux séminaristes
que « personne ne peut être chrétien sans suivre le Crucifix, sans accepter aussi
le martyr ».