Le cardinal Etchegaray demande au président pakistanais la clémence envers Asia Bibi
Le cardinal Roger Etchegaray demande au président pakistanais un geste de clémence
envers Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème. Cette mère de cinq
enfants, ouvrière agricole dans le Pendjab, risque d’être exécuté après avoir été
accusée de blasphème contre le prophète Mohammed. Dans le cadre de la campagne du
quotidien italien "Avvenire" en faveur d’Asia Bibi, l’archevêque émérite de Marseille,
vice-doyen du collège cardinalice, a publié le 5 février 2013 une lettre ouverte au
président Asif Ali Ardari, afin de lui demander un geste de clémence.
Oeuvrer
pour la fraternité entre chrétiens et musulmans
"Au cours de ma longue
vie (…), j’ai longtemps œuvré pour que chrétiens et musulmans vivent comme des frères",
affirme ainsi l’ancien président de différents dicastères de la curie romaine et organisateur
notamment de la grande rencontre d’Assise en 1986. "L’islam, a-t-il poursuivi, avec
plus d’un milliard de fidèles, représente avec le christianisme le patrimoine religieux
le plus considérable que l’humanité ait jamais élaboré". Aussi, aux yeux du haut prélat,
les fidèles des deux religions ne peuvent continuer de s’opposer et de s’ignorer les
uns les autres.
Asia Bibi est une "fille d’Abraham, père commun dans la
foi"
Dans sa lettre ouverte, le cardinal Etchegaray, président émérite
du Conseil pontifical "Justice et Paix" demande au président pakistanais de considérer
Asia Bibi comme une "fille d’Abraham, père commun dans la foi". "Un geste de votre
part, Monsieur le président, écrit encore le cardinal français, aurait une énorme
signification et serait un grand élan pour le dialogue et la réconciliation entre
chrétiens et musulmans". Le quotidien de la Conférence des évêques italiens (CEI)
s’est particulièrement engagé, par la publication d’informations, la diffusion de
pétitions et de lettres ouvertes de personnalités, dans la défense d’Asia Bibi, actuellement
incarcérée dans une prison pakistanaise. (Apic)