C’était un secret de polichinelle. et le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak,
n’a fait que confirmer implicitement dimanche à Munich ce que pas mal de monde supposait.
Le raid mercredi contre des installations militaires près de Damas, a bel et bien
été mené par l’aviation israélienne. Le New York Times a rapporté dimanche que le
raid pourrait avoir endommagé le principal centre syrien de recherche sur les armes
biologiques et chimiques.
Les explications de Benard Decottignies
"Ce qui s'est
passé il y a quelques jours montre que quand nous disons quelque chose, nous nous
y tenons. Nous avions dit que nous ne pensons pas qu'il doit être permis que des systèmes
d'arme perfectionnés soient transférés au Liban", a ainsi déclaré Ehud Barak lors
de la Conférence internationale sur la sécurité à Munich.
Le gouvernement israélien
n'avait pas commenté jusque- là les informations, confirmées par Washington, selon
lesquelles Israël avait mené mercredi un raid aérien en Syrie contre des missiles
et un complexe militaire près de Damas, l'Etat hébreu craignant des transferts d'armes
au Hezbollah chiite libanais. "Je ne peux pas comprendre comment l'Iran peut soutenir
ce régime" de Bachar al-Assad, a par ailleurs déclaré M. Barak. "Le Hezbollah soutient
Assad. Je pense qu'ils subiront des revers, qu'ils en paieront le prix", a poursuivi
le vice-Premier ministre israélien, d’autant plus libre de parler qu’il doit prochainement
quitter son poste.
Le problème du nucléaire iranien "est un défi pour l'ensemble
du monde", a-t-il renchéri, en soulignant qu'"aucune option ne doit être écartée".
Selon M. Barak, les sanctions internationales ne suffiront pas pour faire céder les
dirigeants iraniens. "Ce sont de bons joueurs d'échec, ils vont anticiper le jeu",
devait-il conclure.
Bachar al Assad a réagi en accusant Israël de vouloir
"déstabiliser" et "affaiblir" la Syrie. Mais une condamnation du raid est venue aussi
de Turquie où le Premier ministre Erdogan, a accusé l'Etat hébreu de se livrer à un
"terrorisme d'Etat". "Ceux qui traitent Israël comme un enfant gâté doivent s'attendre
à n'importe quoi n'importe quand", a-t-il déclaré à la presse. La Turquie qui
voit par ailleurs d’un mauvais œil les premiers contacts à Munich de l’opposition
syrienne avec les deux principaux alliés de Damas, la Russie et l'Iran, qui ont tous
deux salué la volonté de dialoguer désormais affichée par la Coalition. (avec Afp)