Mgr Sako, nouveau Patriarche des Chaldéens, réagit à son élection
Le synode des évêques chaldéens, réuni à Rome depuis lundi 28 janvier, vient d'élire
le nouveau patriarche de Babylone des Chaldéens : Mgr Louis Sako, 64 ans, archevêque
de Kirkouk. Il succède ainsi au cardinal Emmanuel III Dely. Benoît XVI lui a concédé
la communion ecclésiastique, confirmant ainsi son élection, survenue dans la nuit
de jeudi à vendredi.
« Cette élection est le fruit de la prière des chrétiens
mais aussi des musulmans », affirme, visiblement très ému, Sa Béatitude Mgr Louis
Sako.
Le nouveau patriarche de Babylone des Chaldéens réagit au lendemain
de son élection. Il est interrogé par Manuella Affejee
«
J’ai beaucoup hésité », avoue-t-il, avant d’accepter « humblement », cette charge,
conscient du soutien de ses frères évêques. « Il y a eu des divisions entre nous,
c’est vrai, concède-t-il, mais nous voici tous très unis, avec la volonté de former
un seul corps ». Fort du soutien spirituel et de la solidarité de l’Eglise universelle,
le nouveau patriarche enjoint ses fidèles à ne pas avoir peur. « Nous persévérons
jusqu’au bout, c’est notre vocation », ajoute-t-il.
L’émigration des fidèles
reste le problème crucial du christianisme oriental
« Les chrétiens au
Moyen-Orient connaissent des difficultés, admet Mgr Sako, c’est pour cela que nous
devons travailler ensemble ». L’unité des Eglises constitue en ce sens un vrai défi
: « les patriarches catholiques, orthodoxes doivent travailler ensemble, et avoir
une vision commune » de la situation, et de l’avenir.
Fervent avocat du dialogue
islamo-chrétien, Mgr Sako lance enfin un appel aux musulmans : « le dialogue est le
moyen le plus adapté » à la paix. « Il faut sortir de la violence, et du djihad »,
qui, selon lui, altèrent le message de l’islam. « Le dialogue se fait face à face,
pas avec les bombes ! » lance-t-il, avant d’affirmer encore une fois sa volonté de
travailler avec tous les hommes de bonne volonté, « pour le bien de tous ».
Les
défis qui l'attendent sont en effet nombreux : guider l'Eglise chaldéenne à un tournant
de son histoire, rassurer une communauté fragilisée et inquiète face à l'avenir, réfléchir
à la place des chrétiens et à leur citoyenneté, dans un Irak toujours en proie aux
violences et ouvertement communautariste.