Lors de l'audience générale mercredi, après la catéchèse du Pape sur le Credo, et
le visage de Dieu, une fanfare venue du Mexique a assuré le spectacle, enchaînant
de nombreux morceaux du folklore de leur pays. Ecoutez
Un moment
de pur bonheur qui nous faisait d'autant plus réfléchir à la violence endémique qui
règne dans le pays.
Et le dernier massacre en date concerne justement un groupe
de musique colombienne qui se produisait dans le nord du Mexique. Dix-sept cadavres
des membres de ce groupe enlevés par des hommes armés lors d'un concert, ont été retrouvés
au fond d'un puits dans l'Etat de Nuevo Leon. Les quatorze musiciens, en majorité
mexicains, du groupe Kombo Kolombia, ainsi que quatre membres de leur équipe technique
avaient été enlevés vendredi dernier lors d'une fête dans la ville d'Hidalgo, Etat
du nord du pays parmi les plus touchés par les violences liées au trafic de drogue.
L'un
des musiciens avait échappé à ses ravisseurs et mené la police jusqu'à un puits dans
la ville voisine de Mina, où les corps ont été retrouvés. Plusieurs corps portaient
des traces de balles et de torture.
L'Etat de Nuevo Leon, frontalier des Etats-Unis,
est l'un des plus durement touchés par la vague de meurtres, d'enlèvements et de racket,
liée au trafic de drogue, qui a fait plus de 70.000 morts dans tout le pays depuis
2006, selon le gouvernement.
Ce n'est pas la première fois que la violence
liée à la drogue frappe le monde de la musique, au Mexique. Elle a cependant dans
le passé, essentiellement touché les interprètes de "narcocorridos", sorte de ballades
faisant l'apologie des barons de la drogue. Les meurtres de ces musiciens sont
d'autant plus surprenants, que le groupe Kombo Kolombia s'était spécialisé dans le
"vallenato", folklore colombien, et interprétaient des chansons romantiques, sans
lien avec le trafic de drogue.
(Photo: le groupe de musiciens mexicains mercredi
à l'audience générale)