L'Eglise zambienne dénonce une "régression autoritaire" des forces politiques
« Le respect et la protection des droits humains dans notre pays se détériorent actuellement
de manière préoccupante » affirment les Evêques de Zambie dans leur dernière Lettre
pastorale. Dans le document, il est fait explicitement référence à un « usage arbitraire
du pouvoir de la part de fonctionnaires gouvernementaux, à des intimidations et menaces
d’arrestation à l’encontre de responsables et de personnes qui critiquent le gouvernement,
à des déportations et même à des menaces faites à des prêtres catholiques suite à
des sermons considérés comme critiques vis-à-vis du gouvernement ».
La Lettre
pastorale, intitulée Agir avec justice et cheminer humblement avec ton Dieu, trace
un cadre de la situation du pays dans lequel, tout en reconnaissant le tournant démocratique
ayant débuté en 1991 avec l’adoption du multipartisme, sont mis en évidence différents
signaux de régression autoritaire et « d’intolérance politique tant entre les partis
qu’en leur sein même », intolérance qui débouche parfois sur des actes de violence
et finit par avoir des conséquences « sur le bien-être du commun des mortels ».
L'Eglise
zambienne souligne la partialité des forces de police
Ce climat influence
également l’action des forces de police, que les Evêques remercient pour les efforts
qu’elles font contre le crime même s’ils notent que « au fil des ans, chaque parti
de gouvernement semble disposer d’une liberté illimitée en ce qui concerne l’organisation
de tout type d’activités publiques, en tout temps et en tout lieu alors que les partis
politiques d’opposition et certains organismes de la société civile sont littéralement
discriminés à chaque fois qu’ils cherchent à proposer des activités publiques » et
ce de la part de la police.
Les Evêques rappellent en outre la situation au
Barotseland, dans la province occidentale. « Nous avons connaissance de l’existence
d’un climat d’intimidation et de graves violations des droits humains dans la province
occidentale : enlèvements de citoyens, arrestations arbitraires de personnes soumises
ensuite à de longues périodes d’interrogatoire, y compris accompagnées de tortures.
Ces actes sont totalement inacceptables. Ils doivent cesser immédiatement. Ce pays
n’est pas en Etat d’urgence ». (Fides)