Guerre en Syrie : Le cri d'alarme de Lakhdar Brahimi
Lakhdar Brahimi est très pessimiste sur le sort de la Syrie. L'émissaire spécial de
l’ONU dans le pays a rendu compte mardi soir de sa mission devant le conseil de sécurité
des Nations Unies. Selon lui, le pays est détruit petit à petit par le conflit qui
l’ensanglante depuis près de deux ans. Olivier Bonnel
C’est
un constat alarmant, mais un discours qui n’est pas surprenant. Devant le Conseil
de sécurité des Nations Unies, Lakhdar Brahimi n’a pas caché son pessimisme. "Il n’y
a pas de progrès dans les efforts de paix menés en Syrie, je suis désolé d'avoir à
me répéter comme un disque rayé" a t-il constaté devant le Conseil. Le conflit syrien,
qui dure depuis bientôt deux ans a « atteint des niveaux d'horreur sans précédent"
et est en train de "briser" le pays selon Brahimi. En prenant sa mission d’émissaire
international le 17 aout dernier, le diplomate algérien n’avait pas caché qu’elle
serait difficile, pour ne pas dire impossible.
"Niveaux d'horreur sans
précédent"
Mardi, l’émissaire a demandé aux membres du Conseil de se saisir
une bonne fois pour toute du problème, et d’arrêter de faire jouer leurs divisions.
Il a surtout demandé que soit levée l’ambigüité contenue dans la déclaration de Genève
de juillet dernier, une déclaration qui reste floue sur le sort à réserver à Bachar
al-Assad dans une transition politique. A l'époque, la Russie et le Chine, qui ont
mis plusieurs vétos à des condamnations de Damas s'étaient satisfaite de ce texte.
Mais malgré l’échec de sa mission jusqu’ici, Lakdhar Brahimi veut y croire encore
et ne renonce pas à sa fonction d'émissaire international. Pour lui, la diplomatie
est toujours possible. « Je ne suis pas un lâcheur » a-t-il lancé mardi à New
York.
Nouvel exemple de ces horreurs évoquées par Lakhdar Brahimi : des dizaines
de cadavres d’hommes, tués d’une balle dans la tête et les mains liées derrière le
dos, ont été récupérés mardi dans une rivière à Alep. 78 corps selon l’armée syrienne
libres, selon qui une trentaine d’autres seraient toujours dans l’eau. Il est très
difficile de savoir qui a tué ces dizaines de civils âgés d’une vingtaine d’années.
La guerre qui déchire le pays a fait plus de 60 000 morts et provoqué l'exode
de 700 000 Syriens selon les chiffres publiés par l'ONU.