2013-01-30 08:14:50

Guerre en Syrie : Le cri d'alarme de Lakhdar Brahimi


Lakhdar Brahimi est très pessimiste sur le sort de la Syrie. L'émissaire spécial de l’ONU dans le pays a rendu compte mardi soir de sa mission devant le conseil de sécurité des Nations Unies. Selon lui, le pays est détruit petit à petit par le conflit qui l’ensanglante depuis près de deux ans. Olivier Bonnel RealAudioMP3

C’est un constat alarmant, mais un discours qui n’est pas surprenant. Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Lakhdar Brahimi n’a pas caché son pessimisme. "Il n’y a pas de progrès dans les efforts de paix menés en Syrie, je suis désolé d'avoir à me répéter comme un disque rayé" a t-il constaté devant le Conseil. Le conflit syrien, qui dure depuis bientôt deux ans a « atteint des niveaux d'horreur sans précédent" et est en train de "briser" le pays selon Brahimi. En prenant sa mission d’émissaire international le 17 aout dernier, le diplomate algérien n’avait pas caché qu’elle serait difficile, pour ne pas dire impossible.

"Niveaux d'horreur sans précédent"

Mardi, l’émissaire a demandé aux membres du Conseil de se saisir une bonne fois pour toute du problème, et d’arrêter de faire jouer leurs divisions. Il a surtout demandé que soit levée l’ambigüité contenue dans la déclaration de Genève de juillet dernier, une déclaration qui reste floue sur le sort à réserver à Bachar al-Assad dans une transition politique. A l'époque, la Russie et le Chine, qui ont mis plusieurs vétos à des condamnations de Damas s'étaient satisfaite de ce texte. Mais malgré l’échec de sa mission jusqu’ici, Lakdhar Brahimi veut y croire encore et ne renonce pas à sa fonction d'émissaire international. Pour lui, la diplomatie est toujours possible. « Je ne suis pas un lâcheur » a-t-il lancé mardi à New York.

Nouvel exemple de ces horreurs évoquées par Lakhdar Brahimi : des dizaines de cadavres d’hommes, tués d’une balle dans la tête et les mains liées derrière le dos, ont été récupérés mardi dans une rivière à Alep. 78 corps selon l’armée syrienne libres, selon qui une trentaine d’autres seraient toujours dans l’eau. Il est très difficile de savoir qui a tué ces dizaines de civils âgés d’une vingtaine d’années.

La guerre qui déchire le pays a fait plus de 60 000 morts et provoqué l'exode de 700 000 Syriens selon les chiffres publiés par l'ONU.

(Photo: Lakhdar Brahimi à Genève, le 11 janvier)







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