La Française Florence Cassez est arrivée à Paris ce jeudi. C’est l’épilogue de sept
ans de détention au Mexique après sa libération décidée par la Cour suprême mexicaine.
Son comité de soutien et son avocat ont réussi à sensibiliser médias et politiques,
choqués par la lourdeur d'une condamnation en 2009 à 60 ans de prison pour enlèvements,
délinquance organisée et port d'armes prohibées dans un dossier comprenant de nombreuses
irrégularités. Pour expliquer sa décision, la Cour suprême a notamment estimé que
les droits constitutionnels de la Française avaient été violés par les autorités au
moment de son arrestation.
Une affaire trouble
Florence Cazzez
avait été arrêtée le 8 décembre 2005, en compagnie de son fiancé mexicain, soupçonné
de diriger un groupe accusé d'une dizaine d'enlèvements et de meurtre. Le lendemain,
un montage télévisé organisé par la police avait fait d'elle, aux yeux des téléspectateurs
mexicains, "Florence la diabolique", membre d'une bande criminelle spécialisée dans
les enlèvements, un véritable fléau au Mexique. Une idée qui reste depuis ancrée dans
l'opinion mexicaine, même si une partie de la presse a changé de bord ces derniers
mois et soutenu sa libération au fur et à mesure que les révélations s'accumulaient
sur les zones d'ombre de ce dossier.
L'Eglise mexicaine avait dénoncé les
violations des droits de Florence Cassez
L'Eglise catholique mexicaine
avait dénoncé publiquement les violations des droits de Florence Cassez. Lors d'une
conférence de presse organisée par l'ONG de défense des droits de l'homme le Centro
de derechos humanos Fray Francisco Victoria. Un document appelé Amicus Curia Florence
Cassez, dressait la liste des incohérences juridiques du dossier. L'amicus curiae,
« ami de la cour » en latin, est un document qu'une tierce personne non partie prenante
dans un procès peut soumettre à un juge pour apporter un supplément d'information.Il
avait été présenté au juge en septembre 2010. Un représentant de l'épiscopat mexicain,
présent lors de la conférence de presse, avait expliqué que les évêques recommandaient
« la libération de Florence Cassez ».
Jean Rivelois, de l'Institut de recherche
pour le développement à Bondy et spécialiste des questions de violence et de corruption
liées au trafic de drogue au Mexique revient sur les réactions de l'opinion publique
mexicaine suite à cette libération
(Photo Reuters
: Florence Cassez lors de son arrivée à l'aéroport de Roissy à Paris le 24/01/13)