En Jordanie, plus de deux millions d’électeurs sont attendus aux urnes mercredi. Ces
législatives sont les premières élections depuis la vague de réformes lancées il y
a deux ans par le roi Abdallah II.
Un nouveau gouvernement doit être formé
à la suite du scrutin. Un scrutin boycotté par la principale force d’opposition, les
Frères musulmans.
Comment expliquer ce boycott ? Les explications d'Antonino
Galofaro :
Les Frères
musulmans se sentent, comme force d'opposition, défavorisés. Si elle est probable,
la victoire de chefs tribaux, d’hommes d’affaire et de personnalités proches du régime
semble assurée en l’absence des forces islamistes.
Comment peuvent-ils contrer
cela ? Les Frères musulmans souhaitent une révision du découpage des circonscriptions
électorales. Ils les trouvent injustes : ce découpage favoriserait les zones tribales
et rurales, proches du pouvoir. Les islamistes souhaitent aussi un Premier ministre
issu de la majorité du Parlement, pour l’instant nommé directement par le roi.
Un
souverain encore épargné par les Printemps arabes
Ce sont les mêmes revendications
qu’en 2010. Il y a deux ans, le roi avait dissous le Parlement, un scrutin anticipé
avait été organisé et il avait déjà été boycotté par les islamistes.
Ce qui
a changé par contre en plus de deux ans, c’est la rue jordanienne. Elle manifeste
de plus en plus : à la fin de l’année dernière, des milliers de Jordaniens ont manifesté
contre la vie chère. Certains ont même réclamé le départ du roi Abdallah II. Une revendication
inédite, pour un souverain encore épargné par un Printemps jordanien.
(Photo:
des assesseurs lisant les listes électorales à Amman, le 22 janvier)