Les migrations, une problèmatique chère à l'Eglise
Les catholiques et les migrations : c’est le thème d’un colloque de deux jours, organisé
en cette fin de semaine au Collège des Bernardins, à Paris, avec la participation
du cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la Pastorale
des Migrants. Selon l’OIM, il y a actuellement quelque 214 millions de migrants dans
le monde et près 740 millions de déplacés à l’intérieur des frontières de leur pays
: au total, un milliard de personnes, soit le septième de la population mondiale.
Si l’Eglise catholique est régulièrement critiquée pour ses prises de position
à propos des mœurs et de la famille, ses actions et ses déclarations sur l’immigration
et les politiques migratoires sont généralement appréciées des organisations humanitaires,
même si elles irritent parfois les dirigeants politiques. Les promoteurs de cette
initiative, le CIEMI, Centre d’information et d’études sur les migrations internationales,
le Vicariat pour la solidarité du diocèse de Paris et la Pastorale des migrants, ont
voulu montrer pourquoi l’immigration faisait désormais partie de l’histoire de l’Eglise.
Les participants se sont également interrogés sur les véritables raisons qui poussent
l’Eglise à participer au débat sur les migrations.
Communion et solidarité,
mais aussi conversion
Pour le cardinal Vegliò, le phénomène migratoire
est pour l’Eglise une question humaine et morale fondamentale qui doit être abordée
sous l’angle de la communion et de la solidarité et dans l’optique de la conversion.
Dans son intervention, samedi matin, le cardinal Vegliò a rappelé que l’Eglise devait
veiller au salut de l’humanité, défendre la dignité de tous les êtres humains et lutter
contre la discrimination et la xénophobie.
Le président du Conseil pontifical
pour les Migrants a appelé de ses vœux un système migratoire plus juste ; il a souligné
que l’intégration ne pouvait être authentique sans la construction d’un sentiment
communautaire et le développement d’une culture globale de l’accueil ; il a affirmé
que le phénomène migratoire était aussi, pour les chrétiens, une occasion d’évangélisation
ou de réévangélisation.