L'armée algérienne encercle toujours jeudi matin le site gazier où un groupe islamique
retient encore en otage une quarantaine d’étrangers appartenant à une dizaine de pays
: Norvège, France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, la Roumanie, la Colombie, la Thaïlande,
les Philippines, l'Irlande, le Japon et l'Allemagne., mais aussi quelques 150 Algériens.
A l'aube mercredi, un convoi de voitures, avec à son bord des islamistes lourdement
armés, a lancé un assaut meurtrier contre le site In Aménas, exploité par BP, Statoil
et Sonatrach. Un Britannique et un Algérien ont été tués lors de cet assaut.
Pas
question de céder aux islamistes a prévenu Alger. Jeudi matin, les islamistes veulent
que l'armée algérienne se retire pour permettre des négociations, a affirmé l'un des
ravisseurs d'otages sur la chaîne de télévision satellitaire du Qatar Al-Jazeera.
Que
réclament ce groupe islamiste qui serait originaire d'Algérie ? Les explications d'Antonino
Galofaro :
La première
condition pour que le groupe islamiste libère les otages, c’est l’arrêt de ce qu’il
appelle « l’agression au Mali ». Référence bien sûr à l’intervention militaire française.
Mais aussi, toujours selon ses termes, à « l’ingérence flagrante » de l’Algérie. Alger
a en effet autorisé l’aviation française à utiliser son espace aérien pour mener des
raids au Mali.
Mais ce n’est pas la seule revendication de ce groupe qui réclame
aussi la libération d’une centaine d’islamistes, détenus dans des prisons algériennes.
Une seconde revendication qui n’est pas vraiment liée au Mali.
Pourtant, le
groupe se revendique d’Aqmi, Al-Qaida au Maghreb islamique. Une vingtaine d'hommes
sont présents sur le site gazier. Ils se font appeler les « Signataires par le sang
» et répondraient aux ordres de l'Algérien Makhtar Belmokhtar, un des chefs historiques
d’Aqmi, nébuleurse qu’il aurait lui-même introduit au Mali.
Le Mali, «
une excuse »
Pour le ministre britannique des Affaires étrangères,
William Hague, les explications du groupe islamiste ne sont que des « excuses » .
De telles opérations nécessitent pas mal de temps de préparation, dit-il. Et de toute
façon, « quelles que soient les excuses brandies par les terroristes et les meurtriers,
il n'y a pas d'excuse (à de tels actes) », a-t-il ajouté parlant de « meurtre de sang-froid
».