2013-01-17 19:26:44

Assemblée plénière de Cor Unum: la charité chrétienne en débat


Comment exprimer la charité de l’Église en actes dans un monde frappé par une série de crises (économiques, sociales, sociétales) ? L’anthropologie chrétienne a-t-elle un sens dans des sociétés de plus en plus sécularisées ? Comment articuler la foi et la charité à la Nouvelle évangélisation ? Autant de questions mises en perspectives par le Conseil Pontifical Cor Unum qui a ouvert jeudi son assemblée plénière.

Cette XXIX ème assemblée plénière est l’occasion d’abord de rassembler près de 70 acteurs qui viennent de plus de 20 pays, religieux ou laïcs, engagés à travers des associations catholiques sur des terrains sociaux très divers, à l’image et des pays qu’ils représentent : de nombreuses Caritas locales, le Catholic Relief Services, mais aussi le CCFD-Terre Solidaire, la Commission Catholique Internationale pour les Migrations, ou encore des organismes de coopération et de développement comme la Fidesco.

Quelle identité pour la charité chrétienne ?
Au-delà de l’échange sur les actions concrètes dans la lutte contre la misère et de l’aide aux plus pauvres, cette assemblée est l’occasion de s’interroger sur le sens même d’une aide d’Église dans le monde d’aujourd’hui. Cette action est source de préoccupation pour l’Eglise. Comme l’a rappelé le cardinal Sarah, président du Conseil Pontifical Cor Unum lors de l’ouverture de l’assemblée, il s’agit d’œuvrer dans un monde marqué par une « éthique laïciste qui s’impose parfois avec virulence aux cultures et aux peuples du monde entier et véhiculent une image destructive de l’homme et de la femme ». Des menaces qui pressent l’Église à revenir aux sources d’une véritable anthropologie chrétienne. Le cardinal a donc invité sans ambages les chrétiens au discernement et à la vigilance, à ne pas attiédir leur foi au risque de séculariser la charité chrétienne.

La tentation du repli sur soi

La question de l’identité profonde de la charité chrétienne, ses fondements sont donc questionnés aujourd’hui dans un monde où l’Église, pour ce qu’elle est et représente, est souvent attaquée. Mais certains acteurs invités à Rome mettent en garde contre la tentation du rejet de la culture contemporaine et du repli sur soi. « J’attends une certaine clarification » souligne François Soulage, président du Secours Catholique. « Je sens parfois une opposition entre ce que dit le Vatican et la réalité que nous vivons sur le terrain » souligne-t-il. « Notre défi aujourd’hui est d’évangéliser les relations sociales là où nous sommes plutôt que de se replier sur nous-même ». Les débats à Cor Unum s’annoncent passionnant. Olivier Bonnel









All the contents on this site are copyrighted ©.