Au Mali, l’aviation française a poursuivi mardi ses bombardements contre les islamistes.
Depuis Dubaï où il était en déplacement, le président français a rappelé que la France
« n’avait pas vocation à demeurer au Mali mais de faire en sorte qu’il y ait une sécurité
au Mali, des autorités légitimes, un processus électoral et plus de terroristes ».
Face à la prolongation du conflit, l’Organisation de la coopération islamique
(OCI) a appelé à un cessez-le-feu et à la reprise du dialogue. Le Qatar, grand investisseur
en France, est resté circonspect face à la méthode utilisée par Paris pour résoudre
la crise malienne. La France demeure ainsi relativement seule dans ce conflit même
si le G8 lui a apporté son soutien.
Sur le terrain, les combats se durcissent.
Xavier Sartre
Quelques
bombardements ne suffiront pas à faire plier les islamistes. S’ils se sont retirés
des centres des villes qu’ils contrôlaient dans le nord, ils occupent toujours Konna,
dans le centre, et dont la prise a provoqué l’intervention française. A Gao, ils ont
coupé les télécommunications afin d’isoler un peu plus la ville et empêcher ses habitants
de renseigner les troupes françaises ou maliennes.
Mais la prochaine bataille
d’envergure aura lieu à Diabali. La ville a été prise lundi lors d’une contre-offensive
par des combattants d’AQMI, Al Qaïda au Maghreb islamique. Une trentaine de véhicules
blindés français ont été vus se diriger vers la localité et le ministre français de
la Défense a confirmé que les troupes françaises se dirigeaient vers le nord. Des
centaines de soldats français et maliens se concentrent en effet pour engager les
premiers vrais combats à terre de cette guerre.
Le contingent français, fort
de 750 hommes, verra ses effectifs portés à 2500 à terme selon le ministre français
de la Défense. Leur objectif est clair selon François Hollande : « arrêter l’agression
terroriste, sécuriser Bamako et préserver l’intégralité territorial du Mali ». Des
buts que le gouvernement français aimerait atteindre rapidement pour éviter un enlisement.
Derniers « réglages » avant l’intervention des pays d’Afrique de l’ouest
«
Le combat continue et ce sera long ». Dans un entretien diffusé mercredi matin, le
ministre français de la Défense évoque le futur de l’opération Serval. Estimant que
celle-ci « marche bien » dans le secteur est de la zone de conflit, Jean-Yves Le Drian
admet que « c'est un peu plus difficile à l'ouest, où nous avons les groupes les plus
durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés
». Selon Paris, ils doivent affronter, sur place, plus d'un millier de terroristes.
La France est donc en première ligne, mais elle ne devrait pas longtemps rester
seule à soutenir l’armée malienne afin que Bamako recouvre sa souveraineté territoriale.
Depuis mardi midi, les chefs d’Etat major des pays membres de la Communauté économique
des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sont réunis dans la capitale malienne. Ils
mettent au point les dernières modalités d’action de la Misma, la Mission internationale
de soutien au Mali, mise en en place conformément à une résolution de l'ONU. Cette
force sera dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir. Abuja doit fournir 900
hommes. Les premiers devraient arriver au Mali ce mercredi. Le Niger, le Burkina Faso,
le Togo et le Sénégal ont également annoncé l'envoi d'environ 500 hommes, le Bénin
300, la Guinée et le Ghana une centaine chacun.
Les Etats-Unis, Londres et
Berlin se sont eux dit prêts à apporter un soutien logistique à la France. A Berlin,
la chancelière Angela Merkel reçoit d’ailleurs ce mercredi le président ivoirien Alassane
Ouattara qui est le président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique
de l'Ouest.