Après Marc Ravalomanana, c’est au tour d’Andry Rajoelina de jeter l’éponge à Madagascar.
Le président de la transition, tout comme son adversaire politique, ne sera pas candidat
à la prochaine élection présidentielle, qui se déroulera au mois de mai prochain.
Il l’a annoncé mardi soir, lors d’un discours à la nation. La décision du jeune
président met fin à une guerre politique de près de 4 ans à Madagascar.
Pas
une véritable surprise
Pour le père Sylvain Urfer, cette décision n’est
pas une surprise. Jésuite, il vit sur l’île depuis 1974, et a crée le SEFAFI, un observatoire
de la vie publique. Il salue le geste d’Andry Rajoelina, qui met fin à une paralysie
politique de plus de quatre ans dans le pays. Il rappelle que l’homme politique n’a
jamais souhaité se présenter à de nouvelles élections. « En 2013, il tient sa promesse.
Pour une fois qu’un homme politique tient parole, pourquoi ne pas se réjouir ? » demande
t-il. Pour le fondateur du SEFAFI, Rajoelina a fait preuve d’un véritable courage
politique, et a su résister aux pressions de son entourage. « Il aurait pu se présenter,
il aurait même eu quelques chances d’être élu ».
La société malgache cherche
ses repères
Pour autant, les blocages restent nombreux dans le pays. Sans
Rajoelina, ni Ravalomanana, l' élection présidentielle risque de se dérouler tout
de même dans un climat ambigüe. En cause, une loi d’amnistie qui permettra à de nombreux
hommes politiques inéligibles auparavant de se présenter. Pour le père Sylvain Urfer,
« tous les voleurs condamnés exigent l’amnistie ». Autre problème, celui de l’éclatement
des candidatures. « Nous allons voir apparaître une dizaine de personnalités, qui
chacune se croit appelée à un destin national et qui n’a aucune envergure, et aucune
capacité ». Au fondateur du SEFAFI de conclure, « la société malgache cherche ses
repères, et la classe politique reflète ses incertitudes ».
Ecoutez son
analyse, recueillie par Justine Vassogne :
(Photo
: Andry Rajoelina, lors de son discours à la nation, mardi 15 janvier )