2013-01-16 14:39:48

Dossier : Les islamistes du Mali, forces et faiblesses


Le conflit malien rentre dans sa phase terrestre. Après les bombardements de ces derniers jours, l’armée française a commencé à déployer ses troupes au sol. Une trentaine de blindés montent vers la ville de Diabali, prise par les islamistes d’AQMI lundi lors d’une contre-offensive contre l’armée malienne. La ville de Konna, dont la prise par les djihadistes avait provoqué l’intervention de la France, est toujours aux mains des islamistes qui n’ont pas l’intention de se rendre. Alain Antil, responsable du programme Afrique subsaharienne à l’IFRI (Institut français des Relations internationales) revient sur les forces et faiblesses de ces islamistes RealAudioMP3

Divisés en trois groupes, Ansar Dine, Mujao et AQMI, ces islamistes peuvent compter sur un certain nombre d’avantages. « Le secret de ces groupes et leur force, c’est leur capacité à se mouvoir, à se rassembler et à se disperser très rapidement » considère Alain Antil. Ils disposent également de moyens de communication modernes comme le téléphone satellitaire ou internet.

Armement léger et mobilité

Du point de vue de l’armement, « ils sont bien équipés pour la guerre dans le désert. Il ne s’agit évidemment pas d’armement lourd comme des blindés. Ils possèdent au contraire des pick-up avec des mitrailleuses et possèderaient aussi de petits canons », détaille Alain Antil.

Autre point fort : ils savent se fondre dans le paysage comme à Diabali. « Ils garent leur pick-up dans les cours des maisons, ils essayent de se mélanger dans la population civile ce qui rend inopérant la capacité des forces françaises à bombarder efficacement parce que l’armée française veut éviter de causer la mort de civils » explique le spécialiste de l’Afrique subsaharienne.

Ressources limitées en homme et armement

Au niveau des faiblesses, l’approvisionnement en essence et en pièces détachées pour leurs véhicules constituent leur principale préoccupation. Ils utilisent « du carburant de contrebande qui vient d’Algérie. D’où l’importance que l’Algérie ferme ses frontières », précise le chercheur.

De plus, les combattants islamistes ne sont pas nombreux. « On a parlé de cinq à six mille hommes mais le noyau dur est de mille cinq-cents hommes qui ont été durement éprouvés par les premiers combats et qui en s’attaquant à Diabali s’exposent à être vraisemblablement encerclés par l’armée malienne et française » relativise-t-il.

Pas question cependant de crier victoire pour les troupes françaises et maliennes. Même si les ressources en hommes et en matériel des islamistes sont limitées, le fait de se fondre dans la population risque de poser des problèmes et de permettre aux groupes islamistes d’avoir « des taupes ou des agents de déstabilisation », reconnait Alain Antil.

Propos recueillis par Xavier Sartre







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