2013-01-14 18:20:42

Syrie, les enfants premières victimes


Dimanche, seize enfants ont été tués dans les combats entre forces gouvernementales syriennes et rebelles. Lundi, les enfants ont de nouveau payé un lourd tribut à cette guerre. Vingt et un enfants sont morts sous les bombes à Damas et à Alep sans qu’il soit possible de déterminer les responsabilités des uns et des autres, tant les belligérants se rejettent la faute.

L’UNICEF Italie lance un appel désespéré au président de la République italienne Giorgio Napolitano et lui demande de s’unir à elle pour sensibiliser les citoyens italiens sur le conflit en Syrie, où, depuis presque deux ans, les combats ont causé la mort de milliers d’enfants. Les bombardements dimanche de l’armée syrienne ont encore tué quatorze enfants laissent sans voix les travailleurs onusiens. « On est en train de tuer une génération entière ajoutant la haine à la haine » regrette Giacomo Guerrera, président de l’UNICEF Italie.

L’UNICEF rappelle qu’elle travaille soit en Syrie qu’à l’extérieur pour garantir à plus de 1,5 millions d’enfants touchés par la guerre, une assistance psychologique, une protection, des biens de première nécessité comme de l’eau et de la nourriture.

Bombes à sous-munitions

Parmi les causes de la mort de tous ces enfants, les bombes à sous-munitions sont pointées du doigt notamment par l’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch. Elle dénonce une fois encore leur recours par les forces loyalistes syriennes, tant par l’aviation que par les troupes au sol. Selon les témoignages recueillis, l’armée fait usage de ces bombes dans ses attaques à l’artillerie lourde depuis le début du mois de décembre, au mépris total des condamnations internationales. Nadim Houry, directeur-adjoint de HRW Moyen-Orient et Afrique du nord, joint par Manuella Affejee revient sur leur usage RealAudioMP3

« Le problème est double, rappelle Nadim Houry. Les grappes qui sont utilisées pour lancer ces bombes sont très imprécises ; à cela s’ajoute le fait que l’armée syrienne lance de nombreuses bombes qui du coup couvrent une grande portion du territoire. Même si la Syrie n’a pas signé la convention contre les bombes à sous-munition, l’obligation de distinguer entre les cibles civiles et militaires qui figure dans la convention de Genève demeure. » (RV)

57 pays demandent au Conseil de sécurité de saisir la CPI

Un groupe de 57 pays mené par la Suisse a demandé lundi dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale pour enquêter sur des crimes de guerre commis en Syrie. La lettre a été envoyée par la mission suisse auprès de l'ONU, qui a rassemblé pendant plusieurs mois les signataires.

L'enquête de la CPI devrait être menée "sans exceptions et quels que soient les responsables" des exactions."Le Conseil devrait adresser un message sans équivoque demandant aux autorités syriennes et à toutes les autres parties de respecter pleinement les droits de l'homme", ajoute le texte.

La Syrie n'ayant pas adhéré à la création de la CPI, il faut une intervention du Conseil de sécurité pour que la Cour soit saisie. La Russie et la Chine ont mis à trois reprises leur veto à des projets de résolution occidentaux pour faire pression sur le président Bachar al-Assad. Les deux pays ont refusé de signer la pétition suisse. Les Etats-Unis, qui n'ont pas adhéré non plus à la CPI, n'ont pas signé mais soutiennent cette initiative suisse, selon des diplomates.

(Photo : un enfant syrien près d'une école de l'UNICEF dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie, le 8 janvier 2013)









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