Dimanche, seize enfants ont été tués dans les combats entre forces gouvernementales
syriennes et rebelles. Lundi, les enfants ont de nouveau payé un lourd tribut à cette
guerre. Vingt et un enfants sont morts sous les bombes à Damas et à Alep sans qu’il
soit possible de déterminer les responsabilités des uns et des autres, tant les belligérants
se rejettent la faute.
L’UNICEF Italie lance un appel désespéré au président
de la République italienne Giorgio Napolitano et lui demande de s’unir à elle pour
sensibiliser les citoyens italiens sur le conflit en Syrie, où, depuis presque deux
ans, les combats ont causé la mort de milliers d’enfants. Les bombardements dimanche
de l’armée syrienne ont encore tué quatorze enfants laissent sans voix les travailleurs
onusiens. « On est en train de tuer une génération entière ajoutant la haine à la
haine » regrette Giacomo Guerrera, président de l’UNICEF Italie.
L’UNICEF
rappelle qu’elle travaille soit en Syrie qu’à l’extérieur pour garantir à plus de
1,5 millions d’enfants touchés par la guerre, une assistance psychologique, une protection,
des biens de première nécessité comme de l’eau et de la nourriture.
Bombes
à sous-munitions
Parmi les causes de la mort de tous ces enfants, les
bombes à sous-munitions sont pointées du doigt notamment par l’ONG de défense des
droits de l’Homme, Human Rights Watch. Elle dénonce une fois encore leur recours par
les forces loyalistes syriennes, tant par l’aviation que par les troupes au sol. Selon
les témoignages recueillis, l’armée fait usage de ces bombes dans ses attaques à l’artillerie
lourde depuis le début du mois de décembre, au mépris total des condamnations internationales.
Nadim Houry, directeur-adjoint de HRW Moyen-Orient et Afrique du nord, joint par
Manuella Affejee revient sur leur usage
«
Le problème est double, rappelle Nadim Houry. Les grappes qui sont utilisées pour
lancer ces bombes sont très imprécises ; à cela s’ajoute le fait que l’armée syrienne
lance de nombreuses bombes qui du coup couvrent une grande portion du territoire.
Même si la Syrie n’a pas signé la convention contre les bombes à sous-munition, l’obligation
de distinguer entre les cibles civiles et militaires qui figure dans la convention
de Genève demeure. » (RV)
57 pays demandent au Conseil de sécurité de saisir
la CPI
Un groupe de 57 pays mené par la Suisse a demandé lundi dans une
lettre au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale pour
enquêter sur des crimes de guerre commis en Syrie. La lettre a été envoyée par la
mission suisse auprès de l'ONU, qui a rassemblé pendant plusieurs mois les signataires.
L'enquête de la CPI devrait être menée "sans exceptions et quels que soient
les responsables" des exactions."Le Conseil devrait adresser un message sans équivoque
demandant aux autorités syriennes et à toutes les autres parties de respecter pleinement
les droits de l'homme", ajoute le texte.
La Syrie n'ayant pas adhéré à la
création de la CPI, il faut une intervention du Conseil de sécurité pour que la Cour
soit saisie. La Russie et la Chine ont mis à trois reprises leur veto à des projets
de résolution occidentaux pour faire pression sur le président Bachar al-Assad. Les
deux pays ont refusé de signer la pétition suisse. Les Etats-Unis, qui n'ont pas adhéré
non plus à la CPI, n'ont pas signé mais soutiennent cette initiative suisse, selon
des diplomates.
(Photo : un enfant syrien près d'une école de l'UNICEF dans
le camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie, le 8 janvier 2013)