Le drame des réfugiés syriens de Zaatari dans le désert jordanien
Les tempêtes de neige, le vent et la pluie qui se sont abattus sur le royaume hachémite
ont eu des effets dévastateurs sur le camp de réfugiés de Zaatari, dans le désert
jordanien, où vivent dans une situation toujours plus intolérable 50.000 réfugiés
ayant fui la guerre civile syrienne. « Les tempêtes – indique Wael Suleiman, Directeur
de la Caritas Jordanie – ont détruit au moins 500 tentes du camp. Dans le désert,
les réfugiés vivent dans des conditions désormais insoutenables. Aucun mort n’est
encore signalé mais les personnes nécessitant de soins seront sans doute très nombreuses.
Certains ont repris le chemin de la Syrie, préférant les risques d’un pays déchiré
par la guerre au fait de voir mourir leurs enfants dans l’enfer d’un camp de réfugiés
».
Le froid, la pluie, la neige, le vent...
Après trois jours
de pluie et de neige, la boue a balayé les tentes accueillant les réfugiés, y compris
celles dans lesquelles vivaient les enfants et les femmes enceintes. Dans l’après-midi
du mardi 8 janvier, un certain nombre de réfugiés exaspérés ont attaqué avec des pierres
et des bâtons le personnel de l’ONU et des organisations locales impliquées dans la
gestion du camp. « La situation est explosive. Nous affirmons depuis longtemps que
le camp de Zaatari devrait être fermé. Mais l’ouverture d’une nouvelle structure dans
la zone de Zarqa, donnée toujours pour imminente, est régulièrement renvoyée » explique
Wael Suleiman.
L'aide n'est pas suffisante en Jordanie
La Caritas,
qui n’est pas impliquée dans la gestion directe du camp de Zaatari, face à la dramatique
situation climatique a distribué ces derniers jours des couvertures, des poêles et
de la nourriture chaude à 30.000 familles de réfugiés. Mais les initiatives de secours
mises en place en Jordanie apparaissent en difficulté face à une urgence humanitaire
dont l’importance grandit de jour en jour.
« Si nous parlons avec ceux du
gouvernement – raconte le Directeur de la Caritas Jordanie – ils nous disent que la
question des réfugiés n’est pas de leur compétence directe. Si nous interrogeons des
fonctionnaires de l’ONU, ils nous disent que les ressources sont limitées et que l’on
ne peut mieux faire. Entre temps, les choses empirent et tout risque de sauter ».
Les syriens expatriés en Jordanie sont plus de 280.000. Et la poursuite du conflit
laisse prévoir un nouveau flux massif de réfugiés au cours des premiers mois de 2013.
(Fides)
(Photo: le camp de réfugiés syriens de Zaatari, dans le désert jordanien,
avant la tempête)