Le commentaire de l'Evangile du dimanche 20 janvier
Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Evangile de ce dimanche 20 janvier. Le
Miracle des Noces de Cana. Evangile selon Saint Jean, 2, 1-11: "Tel fut le commencement
des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana, en Galilée".
Ecoutez-le commentaire
Le
miracle des noces de Cana. Jésus transforme l’eau en vin. Pour bien comprendre la
signification de ce signe donné par Jésus, regardons de plus près l’attitude de Marie,
des serviteurs, et des disciples.
Tout d’abord, c’est Marie qui remarque que
le vin manque. Elle intercède auprès de son Fils et sa prière est exaucée. Marie est
donc cette mère qui connait le besoin de ses enfants avant même que ceux-ci aient
eu le temps de l’exprimer. Marie manifeste ainsi sa participation au mystère de la
Rédemption. Le vin des noces qu’elle demande préfigure le sang de Jésus en croix,
ce sang qui nous donne la vie éternelle. Marie est donc bien présente, à chaque eucharistie,
lorsque le prêtre consacre le pain et le vin. Mais Marie ne s’adresse pas seulement
à son Fils, elle s’adresse à chacun de nous. Elle nous dit : « Faites tout ce qu’il
vous dira » (Jn 2,5). Elle nous a montré l’exemple en accueillant la parole de l’Ange
Gabriel et elle nous invite, à notre tour, à mettre en pratique les paroles de Jésus.
Marie est donc celle qui intercède auprès de son Fils, mais aussi celle qui nous encourage
à Le suivre, à écouter Sa parole.
Dans ce miracle des noces de Cana, on oublie
parfois le rôle essentiel des serviteurs. Alors que le vin manque, ils auraient pu
s’activer pour en chercher chez le voisin ou chez le marchand le plus proche. Mais
ils préfèrent obéir à Jésus en posant un acte qui reste difficile à comprendre. Pourquoi
remplir d’eau six jarres de cent litres chacune alors que le vin manque ? Plus encore,
ils puisent dans ces mêmes jarres et en portent au maître du repas. Alors qu’ils pensent
porter de l’eau, et craignent certainement une réprimande, le maître du repas s’adresse
au marié car il s’étonne que le vin le meilleur soit gardé pour la fin. Cette attitude
des serviteurs qui ont suivi le conseil de Marie est celle des véritables disciples
de Jésus. Combien de fois celui qui décide de suivre Jésus peut s’exclamer : « A quoi
bon ? Ce que je fais n’a pas de sens. Cela ne sert à rien ». Le découragement parfois
accable le baptisé qui ne parvient plus à poser des actes de foi. Cet Évangile nous
enseigne qu’en suivant le Christ, et avec l’aide de Marie, c’est du vin que nous apportons
aux autres, ce vin qui est celui du Royaume et qui nous ouvre les portes du Ciel.
Enfin, ce passage se termine par la conclusion suivante : « Jésus manifesta
sa gloire, et ses disciples crurent en lui » (Jn 2,11). Il y a là un enseignement
qui équilibre celui de la foi aveugle des serviteurs qui remplissent les cuves. C’est
parce que Jésus manifeste sa gloire que les disciples croient en Lui. Nous avons besoin
de ces signes que Dieu nous donne. Nous avons besoin de contempler sa gloire pour
croire en Lui. Il est capital d’évacuer l’idée d’une foi qui n’aurait pas besoin de
signes divins. Notre foi en Jésus ne repose pas sur un concept, sur une belle idée
séduisante mais sur une expérience de l’agir de Dieu dans notre vie. Comme chrétiens,
il y a des moments où Dieu se fait sentir, où nous pouvons presque le toucher. Nous
sommes alors saisis par la vérité du mystère que nous célébrons dans l’Eucharistie.
Ou tout simplement, à l’improviste, dans nos activités quotidiennes, nous sentons
clairement que Jésus est là, présent à nos côtés. Le Seigneur manifeste sa gloire
pour que nous croyons. Que le Seigneur nous donne, aujourd’hui, de goûter à cette
gloire.