2013-01-09 08:55:03

Une cérémonie des vœux "apaisée" à l'Elysée


Ce mardi soir, le président de la République française a reçu à l’Elysée les autorités religieuses pour la traditionnelle cérémonie des vœux. Pendant un peu plus d’une heure, François Hollande s’est entretenu avec, notamment, le président de la conférence épiscopale, le cardinal André Vingt-Trois, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, le président du consistoire central, Joël Mergui, le président du Conseil Français du Culte musulman, Mohamed Messaoui et le métropolite Emmanuel qui représente l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.

A 5 jours de la manifestation contre le « mariage pour tous » qui se tiendra dimanche, il n’a pas été question de ce sujet sur lequel l’Etat et la quasi totalité des différents cultes représentés en France ont des vues divergentes. Le chef de l’Etat l’a à peine évoqué dans un propos préliminaire affirmant, selon une source de l’Elysée, que « cette réforme qui concerne le mariage civil était pour lui et des millions de Français une avancée en terme d’égalité des droits et que par conséquent le projet irait à son terme ». François Hollande aurait par ailleurs assuré que pour l’adoption « prévaudrait toujours l’intérêt supérieur de l’enfant ».

L'apport des religions à la République

De leur côté, les responsables religieux ont tenu à livrer un message pondéré. Le président de la conférence épiscopale de France a ainsi affirmé qu’une « manifestation » n’était une pas « une crise », selon des propos rapportés par le quotidien Le Figaro. Le cardinal André Vingt-Trois a d’ailleurs confirmé qu’il n’y participerait pas. Il viendra « peut-être saluer les manifestants ». A l’issue de cette rencontre, l’archevêque de Paris a insisté sur le fait que « le sujet n’a pas été poliment éludé », d’autres sujets « plus importants pour la vie de la République » ont été l’objet des échanges : le projet Sicard sur la fin de vie et la place des religions dans la société.

Propos de même teneur que ceux du grand rabbin de France. Pour Gilles Bernheim, « c'est la place du religieux en France et la perte du sens du religieux dont il est question. Beaucoup de Français ne perçoivent pas ce que peut être l'intérêt d'une religion, sauf quand elle est polémique ou intégriste. De ce fait, nous avons profondément parlé de ce qu'une religion peut apporter à la France. Et de la confiance que la France et les pouvoirs publics peuvent avoir ensuite, grâce à cela, envers les religions. Lorsque les religions ont des revendications, ce n'est pas contre l'État, ce n'est pas dans la préservation de leurs intérêts particuliers, mais c'est pour nourrir la culture de la France et participer à l'effort du pays. »

"Il n'y a pas de coalition des religions contre un parti politique ou un pouvoir"

Le grand rabbin, qui a publié il y a quelques mois un long texte exposant ses réserves sur le « mariage pour tous » (nrdl, un texte auquel le Pape a fait longuement référence dans son discours à la Curie romaine le 21 décembre dernier), a insisté sur le fait qu’il n’y a pas de « coalition des religions contre un parti politique et contre un pouvoir, ce qui non seulement n’a pas lieu d’être, mais n’est pas ». Et le président du Consistoire central renchérit : « (dimanche) ce n’est pas une manifestation des religions. Nous n’en sommes pas à l’origine. C’est une manifestation de la société française ».
Lors de cette cérémonie des vœux, « on avait besoin de donner le sentiment qu’il n’y avait pas un front des religions sur ces questions » conclue Mohamed Moussaoui, le président du Conseil Français du culte musulman interrogé par le journal La Croix.

Aux dires de tous, le climat de l’échange d’hier soir fut « serein et intéressant » (cardinal Vingt-trois), « apaisé et fructueux » (Gilles Bernheim), « tranquille, détendu et cordial » (Elysée).

Dialogue prévu avec les religions sur la fin de vie

Au sujet de la loi sur la fin de vie, objet d’un échange entre, notamment, le président français et le cardinal André Vingt-Trois, le chef de l’Etat a assuré qu’il « y aura un temps de dialogue avec les religions », lorsque les questions posées au comité national d’éthique à propos du rapport Sicard auront abouti. Ce serait le cas au printemps prochain.

Photo: François Hollande et le cardinal André Vingt-Trois







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