2013-01-09 15:54:15

Le Forum de Todi annulé, les catholiques prendraient ils leur distance avec Mario Monti?


Le forum de Todi lui avait porté son gouvernement technique sur les fonds baptismaux, il ne bénira pas son “ascension en politique”. En octobre 2011, les associations catholiques italiennes s’étaient réunies pour signifier l'urgence d'un renouvellement de leur engagement social et politique. Les scandales à répétition tant de mœurs que de corruption liés au Cavaliere avait semé le trouble parmi les fidèles. Il était urgent de clore la saison du berlusconisme et s'engager, avec plus de visibilité, dans un projet commun.

Le mois suivant, Mario Monti faisait son entrée à Palazzo Chigi sous le regard bienveillant de l’Eglise italienne. Un nouveau forum de Todi devait se réunir ce 10 janvier dans un hôtel romain. L’invité principal devait être l’actuel président du conseil salué par l’Osservatore Romano, quotidien du Vatican, comme « l’expression la plus élevée et noble de la politique ». Tout était donc prêt pour célébrer ce soutien du monde catholique à la candidature de Mario Monti. Mais à l’avant-veille du rendez vous tout est annulé et des indiscrétions dans la presse italienne assurent que le principal intéressé apprenant son invitation avec surprise, n’aurait pas témoigné d’un enthousiasme débordant.

Derrière un soutien de façade des divergences de fond ?

Eviter toute instrumentalisation politicienne. C’est la raison invoquée par les organisateurs pour expliquer l’annulation de « Todi 2 ». La presse italienne multiplie les hypothèses pour expliquer les coulisses de ce coup de théâtre. La Repubblica en particulier assure qu’il fallait éviter l’émergence d’une contraction. L’Eglise multiplie en effet les déclarations assurant sa parfaite neutralité dans la bataille électorale en prévision du scrutin des 24 et 25 février prochain.

Mais pour de nombreux observateurs, l’annulation de cette rencontre est le fruit d’un monde catholique divisé quant à la candidature de Mario Monti. Sur la forme d’abord. Les velléités de ressusciter une nouvelle Démocratie Chrétienne paraît à beaucoup parfaitement anachronique. A Andrea Riccardi, ministre du gouvernement Monti mais aussi à Mgr Domenico Sigalini responsable à la Conférence des évêques italiens de la commission pour les laïcs. Dans un entretien à la Stampa, il rappelait que les fidèles ne se reconnaissaient plus dans un unique parti et que l’unité des catholiques relevait du passé. Mieux vaut peser sur les thèmes chères à l’Eglise en étant représenté sur l’ensemble de l’échiquier politique. Un agenda des valeurs, de l’éthique et des questions de sociétés en somme pour compléter l’agenda économique de Mario Monti. Un agenda Monti qui pour certains, manque cruellement d’un volet social indispensable en ce temps de crise pour le monde des associations catholiques.

(Photo : Mario Monti, le président du Conseil italien)







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