2013-01-07 12:47:06

Le Pape au Corps diplomatique : Appel pour la Syrie et l'Afrique. L'Europe ne doit pas oublier les plus pauvres


C’est toujours un moment très attendu en début d’année. La cérémonie des Vœux au Vatican pour le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège et le discours que le Pape adresse aux ambassadeurs. Ce sont 179 Etats qui entretiennent actuellement des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège. A qui il faut ajouter l’Union Européenne, l’Ordre militaire de Malte et le Bureau de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, l’OLP. Ce matin, Benoît XVI n’a pas dérogé à la tradition, le Pape rappelant d’emblée que l’Eglise, depuis ses origines, embrasse tout l’univers. Et qu’elle cherche sans cesse d’établir avec tous les pays des rapports fructueux, et un dialogue qui a à cœur le bien intégral, spirituel et matériel de chaque homme. Le Pape précisant une fois encore qu’il ne faut pas y voir une ingérence dans la vie des états. Le Pape s’est alors réjoui des Accords bilatéraux signés en 2012 avec le Burundi et la Guinée Equatoriale, et de celui ratifié avec le Monténégro. Il a rappelé ses voyages à l’étranger, au Mexique, à Cuba et au Liban, avait une pensée pour Mgr Madtha, le nonce apostolique en Côte d’Ivoire péri tragiquement il y a un mois dans un accident de la route. Benoît XVI entrait ensuite dans le vif de son discours aux ambassadeurs. Le compte-rendu de Xavier Sartre RealAudioMP3

Le Pape appelle à un dialogue constructif en Syrie

C’est du thème de la paix que Benoît XVI est parti, pour souligner que dans l’optique chrétienne, la paix ne vient pas d’un simple effort humain, mais participe de l’amour même de Dieu. Et c’est justement l’oubli de Dieu qui engendre la violence. Aux manifestations de l’oubli de Dieu on peut associer celles dues à l’ignorance de son vrai visage, qui est la cause d’un fanatisme pernicieux de matrice religieuse. 2012 n’aura pas été épargnée par cette falsification de la religion.Mais si la paix est don de Dieu, elle est aussi tâche de l’homme. Elle requiert sa libre adhésion. Et, le Pape de préciser que c’est avant tout aux autorités civiles et politiques qu’incombe la grave responsabilité d’œuvrer pour la paix. Elles sont les premières à être appelées à résoudre les nombreux conflits qui continuent d’ensanglanter l’humanité, à commencer par le Moyen Orient. Et de citer la Syrie, en renouvelant son appel à un dialogue constructif pour mettre fin au conflit et à l’urgence de l’aide humanitaire. Benoît XVI demandait ensuite aux Israéliens et aux Palestiniens de s’engager pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux États souverains. Il souhaitait la réconciliation des communautés d’Irak, la poursuite de la pluralité des traditions religieuses au Liban, le respect de la liberté religieuse en Afrique du Nord, le pape exprimant aux Égyptiens sa proximité en cette période de transition. Il n’oubliait pas l’Afrique subsaharienne, et ses guerres, ainsi la Corne de l’Afrique et l’Est de la RDC. Le Nigeria et ses attentats terroristes surtout contre des chrétiens. Le Mali, la République Centrafricaine.

Benoît XVI dénonce les différences croissantes entre riches et pauvres

La construction de la paix, poursuivait le Pape, passe toujours de nouveau par la protection de l’homme et de ses droits fondamentaux. Il se félicitait d’une Résolution du Conseil de l’Europe, en janvier de l’année dernière, pour la prohibition de l’euthanasie, mais il regrettait l’introduction ou l’amplification dans certains pays de législations qui dépénalisent ou libéralisent l’avortement. Dans cette réflexion sur les conditions de la paix, le Pape abordait enfin la crise économique et financière actuelle. Elle s’est développée, selon lui, parce que le profit a été trop souvent absolutisé, au préjudice du travail, et qu’on s’est aventuré sans retenue sur les voies de l’économie financière, plutôt que sur les voies de l’économie réelle. S’attachant au sort de l’Union Européenne, le Pape déclarait : seuls, certains pays iront peut-être plus vite, mais, ensemble, tous iront certainement plus loin ! Si l’indice différentiel entre les taux financiers constitue une préoccupation, les différences croissantes entre un petit nombre, toujours plus riche, et un grand nombre, toujours plus pauvre, devraient provoquer le désarroi. Il s’agit, en un mot, de ne pas se résigner au « spread du bien-être social », alors qu’on combat celui de la finance.

Le respect du droit à l’objection de conscience est indispensable

Pour conclure, le Pape rappelait que la paix sociale est aussi mise en péril par certaines atteintes à la liberté religieuse : marginalisation de la religion dans la vie sociale; intolérance ou même de violence envers des personnes, des symboles identitaires et des institutions religieuses. Pour sauvegarder effectivement l’exercice de la liberté religieuse, Benoît XVI réclamait une fois encore le respect du droit à l’objection de conscience. Indispensable dans toute société qui se veut vraiment libre et démocratique.

Et au passage, dans l’idée qu’il n’y a pas de paix sans dialogue, le Pape se félicitait de la Déclaration conjointe entre le Président de la Conférence épiscopale polonaise et le Patriarche de Moscou, signée au mois d’août dernier, un signe fort donné par les croyants pour favoriser les relations entre le Peuple russe et le Peuple polonais. Il mentionnait aussi l’accord de paix conclu récemment aux Philippines, soulignant le rôle du dialogue entre les religions pour une cohabitation pacifique dans la région de Mindanao.

Au nom de la charité, Benoît XVI pensait aussi aux victimes des inondations dans le sud-est de l’Asie et de l’ouragan qui s’est abattu sur la côte orientale des États-Unis d’Amérique. Il pensait aussi à ceux qui ont subi le fort tremblement de terre, qui a dévasté certaines régions de l’Italie septentrionale.

( Photo : Benoît XVI reçoit le Corps diplomatique au Vatican )







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