L’Italie a rendu un vibrant hommage à Rita Levi Montalcini décédée dimanche à l’âge
de 103 ans. 4 000 personnes ont participé à ses obsèques, mercredi, au cimetière de
Turin. Cette infatigable neurologue juive italienne avait reçu le Prix Nobel de Médecine
pour sa découverte du « facteur de croissance nerveux », une protéine fondamentale
dans le développement du cerveau.
Le Vatican s’est associé à cet hommage national.
Rita Levi Montalcini a été la première femme à faire partie de l’Académie pontificale
des Sciences, une femme qualifiée de « figure éminente » par le directeur du Bureau
de presse du Saint-Siège, non seulement pour sa valeur scientifique mais aussi pour
son engagement civil et moral, pour l’exemple qu’elle a offert à la communauté italienne
et internationale. Elle était notamment appréciée au Vatican pour sa sensibilité au
thème de l’écologie, de l’accès à l’eau et du développement durable.
Un
modèle d'intégrité morale
Une femme extraordinaire – a commenté, pour sa
part, le chancelier de l’Académie pontificale des Sciences, dans une interview à Radio
Vatican. Mgr Sanchez Sorondo se souvient qu’elle était très préoccupée par les atteintes
à la dignité humaine et par la condition féminine. Il se souvient de sa mémoire prodigieuse
- elle ne prenait jamais de notes - de sa délicatesse, de son élégance, de sa prudence,
de sa joie de vivre, de sa passion pour la vérité. Elle était un modèle d’intégrité
morale
La vitalité de Rita Levi Montalcini suscitait l’admiration. Lors de
son centième anniversaire, elle s’était dite optimiste et heureuse d’être encore en
vie, par-delà toutes les épreuves. S’adressant aux jeunes, elle leur avait livré sa
« recette » : ne jamais trop se soucier de sa propre personne, regarder plutôt autour
de soi et contempler la beauté de la nature et de l’humanité. En 1987, elle avait
intitulé son autobiographie « éloge de l’imperfection ».