En Indonésie, les Eglises peinent à faire respecter leurs droits
En Indonésie, les chrétiens peinent à construire et même à restaurer leurs lieux
de culte. Ce 24 décembre au soir, la scène qui s’était déjà produite en mai dernier
lors du jeudi de l’Ascension a de nouveau eu lieu. A Bekasi, dans la banlieue de Djakarta,
environ 200 fidèles de la Huria Kristen Batak Protestan ( Eglise protestante Batak)
ont été pris à partie par des islamistes. Ces derniers leur ont lancé des œufs pourris
et des sacs plastique remplis d’urine afin de les empêcher de se réunir pour la veillée
de Noël sur le site de leur temple, en construction depuis 2007.
Discrimination
à la construction
Les premières démarches de cette communauté protestante
en vue de construire un temple remontent à 2007. En décembre 2009, ces démarches ont
été invalidées par les autorités locales. Mais en 2011 un tribunal administratif a
cassé cette décision et statué en faveur de la communauté. Depuis, le statu quo prévaut
et les protestants se voient de fait bloqués dans leur entreprise de construction. "Nous
ne sommes pas autorisés à construire les lieux de culte dont nous avons besoin. C’est
pourquoi nous nous réunissons pour prier là où nous le pouvons. Et bien souvent dans
des circonstances qui sont loin d’être idéales", a commenté l’archevêque catholique
de Djakarta, Mgr Ignatius Suharyo dans son homélie de Noël. (apic/eda)
Nous
avons demandé à Régis Anouilh, rédacteur en chef d’Eglises d’Asie, de nous éclairer
sur cette situation. Il se félicite d’absence de graves violences ou d’attentats lors
de ce Noël, mais il reconnaît qu’au niveau local, les églises peinent à faire valoir
leurs droits.