Tous les bénévoles, les médecins, les opérateurs de la Caritas et des ONG constituent
des victimes potentielles des talibans. Tel est l’alarme lancé par le Père pakistanais
Bonnie Mendes, ancien directeur de Caritas Asie. De nombreux attentats talibans ont
pris pour cible, les 18 et 19 décembre, des médecins et des bénévoles qui pratiquaient
la vaccination antipoliomyélitique dans l’ensemble du pays.
Dans un appel transmis
à l’agence catholique Fides, le Père Mendes indique que la Caritas Pakistan et d’autres
Eglises chrétiennes mènent des programmes d’assistance médicale dans tout le pays,
y compris à Peshawar et Quetta, villes particulièrement dangereuses. "Mais le danger
est désormais étendu à tout le Punjab", explique-t-il. "Les talibans s’opposent à
toute forme de développement et d’émancipation et, dans cette lutte, ils utilisent
également, en la déformant, la religion islamique. L’instruction et la santé sont
deux droits de l’homme".
"Nous sommes réellement choqués par les actes inhumains
qui frappent des personnes engagées à sauver des vies humaines de la paralysie", affirme
de son côté le dominicain James Channan, directeur du Peace Center de Lahore. "Depuis
longtemps, les talibans sont opposés aux vaccinations. Ils disent qu’elles pourraient
constituer un moyen pour les identifier et soutirer leur ADN. Ils sont surtout opposés
à toute intervention qui représente, selon eux, un agenda occidental. Mais il faut
dire cependant que 98% de la population pakistanaise se déclare favorables aux vaccinations
et que le Parlement national l’a lui aussi réaffirmé". (apic/fides) (Photo: vaccination
d'un enfant contre la polio)