(Radio Vatican) Les évêques catholiques d’Irlande ont exprimé leur inquiétude au lendemain
de la décision du gouvernement de déposer un projet de loi autorisant l’avortement
dans les cas où la vie de la mère est en danger. La mort, en octobre dernier, d’une
jeune femme qui s’était vu refuser une IVG dans un hôpital, alors qu’elle faisait
une fausse couche, a suscité une forte émotion et un débat animé dans ce pays où l’avortement
est interdit.
En 1992, une sentence de la Cour suprême avait ouvert la porte
à la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, en cas de grave danger
pour la vie de la mère, mais le processus législatif n’avait jamais abouti. Le drame
récent a rouvert l'un des débats sociétaux les plus controversés d'Irlande. Dans
un communiqué, les quatre archevêques catholiques du pays estiment que si la loi en
question devait être adoptée, elle risquerait de mettre à mal l’équilibre délicat
entre le droit à la vie d'une mère et de son enfant à naître, équilibre actuellement
assuré, selon eux, par la loi et par la pratique médicale. Cela voudrait dire admettre
le meurtre direct et volontaire d’enfants qui ne sont pas encore nés, ce qui ne peut
jamais, en aucun cas, être justifié moralement.
L'avortement est avant
tout une question morale
Le 4 décembre, des milliers de catholiques avaient
participé à une veillée aux flambeaux contre l’avortement devant le Parlement de Dublin.
Mardi soir, l’épiscopat a fait appel aux politiques et à leur sens des responsabilités.
Il demande que soit respectée la liberté de conscience des élus, afin ne pas porter
atteinte aux fondements d’une société libre, civile et démocratique. Une société qui
croit que le droit à la vie est le plus fondamental de tous les droits – ont-ils souligné
- ne peut ignorer le fait que l’avortement est d’abord et avant tout une question
morale.
Le projet de loi devrait être soumis au Parlement l’an prochain et
un texte de loi devrait être adopté avant l’été. Le premier ministre Enda Kenny a
dit s’attendre à ce que le gouvernement se montre uni dans le vote de la nouvelle
loi, ce qui signifie que tout ministre qui votera contre sera exclu du parti au pouvoir.
Selon les estimations, plus de 4 000 irlandaises se rendent chaque année au Royaume-Uni
et sur le continent pour y subir un avortement.