Tawadros II appelle à voter au referendum sur la constitution égyptienne
Les chefs des Eglises chrétiennes d’Egypte ne soutiendront pas le boycott du référendum
sur le projet de Constitution. Prévu les 15 et 22 décembre 2012, le boycott est au
centre du conflit politique et social qui agite le pays depuis des semaines. Les
plus hautes autorités ecclésiales d’Egypte recommandent de se rendre aux urnes. Elles
invitent leurs fidèles à voter selon leur conscience. L’invitation a également été
confirmée le 13 décembre, en marge de la rencontre entre le patriarche copte orthodoxe
Tawadros II et une délégation des Eglises catholiques d’Egypte, rapporte l’agence
missionnaire "Fides".
"Il s’agissait d’une rencontre non officielle. Les questions
politiques n’étaient pas à l’ordre du jour, a expliqué l’évêque auxiliaire d’Alexandrie
des coptes catholiques, Mgr Botros Fahim Awad Hanna. Mais même dans ce contexte, le
patriarche Tawadros a répété que nous encouragerons nos fidèles à se rendre aux urnes,
sans fournir d’indications explicites de vote et en les invitant à choisir librement,
en suivant leur conscience. Si les Eglises en Egypte s’étaient prononcées en faveur
du boycott, elles se seraient exposées et auraient pu être accusées de fomenter l’opposition,
ce qui aurait été une catastrophe". "Du reste, a fait remarquer l’évêque, aussi parmi
les groupes politiques qui mènent la protestation prévaut le choix de participer au
référendum et de voter, plutôt que de déserter les urnes".
Prise de distance
de l’Eglise copte orthodoxe avec les questions politiques
Le nouveau Patriarche
copte orthodoxe a confirmé son attitude prudente, marquant une certaine distance de
l’Eglise copte orthodoxe avec les questions strictement politiques.
"Etant
dans le temps de l’Avent, nous avons proposé au patriarche Tawadros d’annoncer trois
jours de jeûne pour demander une solution pacifique aux problèmes et aux conflits
qui accablent actuellement le pays. Il a conseillé de différer l’initiative, déclarant
que nous devons être prudents. En ce moment, une initiative de ce genre pourrait être
interprétée de manière équivoque, comme une tentative de transformer la pratique chrétienne
du jeûne en une forme de protestation politique", a précisé Mgr Botros Hanna.
Lors
de la rencontre, le patriarche Tawadros a manifesté le désir de vivre de manière toujours
plus intense la charité fraternelle. Dans le contexte actuel en particulier, a-t-il
souligné, tous les chrétiens sont appelés à parler d’une seule voix.
La délégation
catholique, conduite par l’évêque d’Assiout, Mgr Kyrillos William, vicaire patriarcal
des coptes catholiques, était formée d’une quarantaine de personnes, dont six évêques
de rites différents, une quinzaine de prêtres, des laïcs et des supérieures des congrégations
féminines présentes en Egypte. (Apic/Fides)