Le Zimbabwe tente de réhabiliter l’image de ses diamants et du même coup de les vendre.
Une conférence internationale a été organisée cette semaine à Victoria Falls. Quelques
trois-cents délégués étrangers étaient présents, pour la plupart des acheteurs et
autres investisseurs.
Dix ans après le processus de Kimberley qui souhaitait
mettre fin au commerce des diamants de la guerre qui finançaient les violences des
rebelles et de leurs alliés dans différents pays d’Afrique, l’industrie du diamant,
notamment au Zimbabwe, rime encore avec violations des droits de l'Homme, meurtres
et corruption. Mais est-ce le cas encore aujourd’hui ?
Alain Lallemand
est journaliste au quotidien belge, Le Soir, et auteur de « l’Anvers du diamant »
aux éditions Racine. Il répond à Olivier Tosseri
« Le Zimbabwe,
nouvel acteur sur le marché, a un stock qui représente le quart des réserves mondiales
de diamants », précise d’emblée le journaliste. « Le processus de Kimberley a réussi
à survivre à l’arrivée du Zimbabwe en polissant, en moralisant la majeure partie du
diamant zimbabwéen. Mais cela a affaibli le processus et a permis au Zimbabwe de vendre
des diamants qui ne sont pas totalement propres » regrette Alain Lallemand.
«
Il y a donc des diamants du sang qui sont encore vendus presque impunément, c’est-à-dire
qu’ils ne sont pas vendus à leur véritable valeur. Ils passent par l’Angola ou le
Mozambique et on les retrouve sur les marchés de Dubaï et d’Inde et immanquablement
à Anvers », explique-t-il. Du coup « nous ne sommes plus sûrs d’avoir des diamants
qui soient propres ».
Moyens d’action
Face à ce situation,
des moyens existent pour combattre la propagation des diamants du sang. Il faut d’abord
« assurer la transparence des sociétés qui exploitent les mines au Zimbabwe » ; «
limiter les ambitions du président du Zimbabwe de faire fortune grâce aux diamants
» ; « limiter l’impact de prises de positions de quelques conglomérats miniers notamment
chinois et sud-africains sur le Zimbabwe » ; « forcer les contrôleurs du processus
de Kimberley à rejeter les diamants du Zimbabwe ».
C’est la corruption qui
empêche cependant la pleine réussite du processus de Kimberley au pays de Robert Mugabe
ainsi que l’absence d’Etat de droit, reconnaît le journaliste belge.