A quelques jours du premier tweet de Benoît XVI, le 12 décembre prochain, le directeur
de la salle de presse du Saint-Siège publie un éditorial sur l’événement, l’occasion
pour le père Lombardi d’analyser les réactions provoquées par l’arrivée du Pape sur
le réseau social ainsi que sa portée.
« les tweets du Pape porteront
leur fruits, se multiplieront par trente, soixante »
Le père Lombardi
distingue trois types de réactions. Il y a d’abord ceux qui regardent avec mépris
le fait que Benoît XVI ait désormais un compte. « Qu’est-ce qu’il fait là cet intrus
», se demandent-ils pour se moquer du Pape avant enfin de lui tourner le dos,
rapporte le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège dans son éditorial. D’autres
se disent : « amusant ! Voyons s’il aura plus de followers que d’autres VIP, des
acteurs et des footballers », avant finalement de s’en désintéresser. Enfin, poursuit
le père Lombardi, il y a ceux qui pensent : « Bien. Quelqu'un se préoccupe de nous
dire des choses importantes à chacun d’entre nous. Nous serons attentifs » et
« contents de retwetter aux amis qui comme nous sont en recherche». Et là,
explique le père Lombardi, « les tweets du Pape porteront leur fruits, se multiplieront
par trente, soixante »…
Au service de l'Evangile
Quant à
la dimension du message, 140 caractères maximum pour un tweet, ce n’est pas rien note
le Père Lombardi prenant exemple sur « la majeur partie des versets de l’Evangile
qui en contient encore moins. Les béatitudes sont encore plus courtes ». Le Père
Lombardi loue ainsi les vertus de la concision. L’important est de comprendre dans
quel contexte un tweet prend son sens. D’où vient-il et vers quelle direction se dirige-t-il.
« Bien sur le monde ne sera pas sauvé à coup de tweets », explique le directeur
de la salle de presse du Saint-Siège. Mais dans les milliards de baptisés à travers
le monde, plusieurs millions auront l’occasion d’entendre le Pape aussi par cette
voie. Le sentir plus proche d’eux. C’est un nouveau service de l’Evangile.
700
000 followers pour le Pape
Trois jours après son ouverture, le compte twitter
du Pape a déjà 700 000 followers et les tweets se sont multipliés. "Le million de
followers sera franchi à Noël mais ce n’est pas le nombre qui compte". Prenant la
parole sur Radio Vatican, Monseigneur Claudio Maria Celli président du dicastère des
communications sociales a le nombre du million de followers seraient vraisemblablement
franchi avant les fêtes de Noël. Un succès qui satisfait le prélat sans l’émouvoir.
Le Pape dans sa mission pastorale au service de l’Eglise universelle ne cherche pas
la popularité comme pourrait le faire une star de la chanson. Il cherche à être au
plus près des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Benoît XVI parlait il y a quelques
jours d’une désertification du monde spirituel et c'est afin de lutter contre ce phénomène
qu'il est aujourd'hui présent sur internet.
Accompagner les hommes et les
femmes sur le chemin de la Foi
De nombreux tweets affluent vers le nouveau
compte du Pape, des messages souvent "positifs" mais aussi "négatifs et parfois offensants"
a reconnu Monseigneur Celli, les comparant à une écume noire. Une animosité qui ne
l’a pas surpris. Il préfère s’attarder sur les questions intéressantes concernant
la Foi mais aussi tweets humoristiques, symboles de la culture du moment. Des tweets
qui ne résoudront pas les problèmes de l’Eglise mais cela n’était pas le but. La présence
du Pape sur internet répond à la soif de Dieu que les hommes et les femmes manifestent
dans le monde contemporain. Une profonde nostalgie de la transcendance, de Dieu, qui
représente un long et difficile chemin à parcourir mais qui donne un sens à leur vie.
Benoît XVI veut être près d’eux, avec eux dans cette quête de sens.
Le premier
tweet pontifical, rédigé en anglais, sera lancé en direct par le pape lui-même lors
de l'audience générale du mercredi 12 décembre, avait annoncé le Vatican lundi. Outre
l'anglais, les tweets seront aussi rédigés en espagnol (@pontifex_es), italien (@pontifex_it),
portugais (@pontifex_pt), français (@pontifex_fr), allemand (@pontifex_de), polonais
(@pontifex_pl) et arabe (@pontifex_ar). D'autres langues suivront.
(Photo :
à gauche le père Lombardi directeur de la salle de presse du Saint-Siège, à droite
Greg Burke conseiller en communication auprès de la Secrétairerie d'Etat)