Co2 : les catholiques espèrent un accord équitable, efficace et contraignant en 2015
(Radio Vatican) Dernier jour, à Doha, de la conférence de l'ONU sur la lutte contre
le réchauffement climatique : négociateurs et ministres du monde entier accélèrent
leurs efforts pour arracher un accord sur les sujets toujours disputés de Kyoto 2
et l'aide financière aux pays du Sud. Les négociations, rassemblant plus de 190 pays
et lancées le 26 novembre, doivent s'achever tard dans la nuit et donner naissance
à l'acte II du protocole de Kyoto, à la portée essentiellement symbolique, puisqu’il
ne concernera que l'Union européenne et l'Australie après le désistement du Japon,
de la Russie et du Canada.
Dans un communiqué, la CIDSE et Caritas Internationalis
avaient demandé que le sommet de Doha jette les bases de la justice climatique. En
clair : une réduction plus marquée des émissions de gaz à effet de serre, de l'argent
sur la table pour venir en aide aux communautés vulnérables victimes du changement
climatique et un plan de travail clair et précis pour aboutir à un accord climatique
mondial en 2015, alors que le nouveau rapport de la Banque mondiale annonce une augmentation
de la température mondiale de 4 degrés Celsius.
Les économies les plus avancées
doivent donner l'exemple
La CIDSE et Caritas Internationalis représentent
180 organisations de développement catholiques du Nord et du Sud. Selon elles, s'il
incombe à chacun de prendre ses responsabilités face aux changements climatiques,
c'est aux économies les plus avancées de donner l'exemple en réduisant de manière
significative leurs émissions de gaz à effet de serre. « Il faut une réduction plus
marquée des émissions de gaz à effet de serre et la mise en place d'économies durables
et sobres en carbone pour protéger les populations vulnérables déjà victimes d'épisodes
météorologiques extrêmes et pour préserver les générations futures, » déclare Bernd
Nilles, Secrétaire général de la CIDSE.
« Ce sont les populations les plus
pauvres et les plus vulnérables en général, et les petits paysans des pays en développement
en particulier qui subissent les effets d'un problème qu'ils n'ont pas créé qui doivent
être au cœur des négociations sur le climat. Mais comment les pourparlers peuvent-ils
avancer si les pays riches renient leurs promesses de soutien aux efforts d'adaptation
au changement climatique ? » demande Michel Roy, Secrétaire général de Caritas Internationalis.
Au-delà
de 2°C, le système climatique riques de s'emballer
Selon la banque mondiale,
un réchauffement de 4°C dès 2060 provoquerait une « cascade de cataclysmes » qui frapperaient
les pays pauvres.
En 2011, la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre
(GES) a déjà atteint un nouveau pic et l'ONU a fait savoir que les efforts de la communauté
internationale pour contenir le réchauffement à 2°C, étaient encore plus loin du compte
qu'on ne l'avait évalué. L'objectif de 2°C, fixé par la communauté internationale,
est le seuil au-delà duquel le système climatique risquerait de s'emballer, avec des
effets incontrôlables qui accéléreraient encore fortement le réchauffement.
La
déforestation contribue en partie à l’augmentation de l’émission de GES. Chaque année,
il y a 13 millions d'hectares de forêts qui disparaissent, en moyenne dans la dernière
décennie.
Alain Karsenty est économiste au CIRAD (Centre de coopération
internationale en recherche agronomique pour le développement). Il est interrogé par
Thomas Chabolle
Photo :
des centaines de militants se sont retrouvés à Doha pour faire pression sur les Etats
rassemblés par l'ONU afin que tous s'engagent dans la lutte contre le réchauffement
climatique.