2012-12-06 17:53:51

L'avortement n'est pas une affaire privée


En Suisse, l’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée » lancée il y a plus d’un an, continue de créer des remous. Le projet, qui a recueilli 110 000 signatures en juillet 2011, vise à supprimer la prise en charge par l’assurance maladie des coûts d’une interruption de grossesse.
Rejetée par le Conseil fédéral suisse en mai dernier, l’initiative devrait être soumise au peuple vers la fin 2013.

Lors de leur 298e assemblée ordinaire du 3 au 5 décembre au couvent bénédictin de Fischingen, en Thurgovie, les évêques suisses ont longuement analysé cette initiative populaire. Elle demande donc que le financement des avortements soit radié de la liste des prestations de l’assurance obligatoire. Les initiants ne veulent pas co-financer des avortements par le biais des primes d’assurance-maladie.

L’avortement n’est pas une affaire privée

Les évêques présents à Berne jugent positif que l’initiative combatte la "normalité" institutionnalisée de l’avortement et lance un débat en Suisse. Mais ils doutent de la façon d’aborder le problème. Mettre en cause la manière de financer l’interruption de grossesse ne suffit pas pour se déterminer pour ou contre l’avortement. Les initiants disent en effet qu’ils ne veulent pas interdire l’avortement. Ils veulent seulement l’adoption d’un nouvel article de la Constitution fédérale disant que "sous réserve de rares exceptions concernant la mère, l’interruption de grossesse et la réduction embryonnaire ne sont pas couvertes par l’assurance obligatoire". Les évêques catholiques suisses sont donc défavorables à cette initiative, comme d'ailleurs la Fédération des Eglises Protestantes suisses.

Réaffirmant avec force leur engagement pour la vie, de la conception jusqu’à la fin naturelle, les évêques jugent positif que le projet populaire "Financer l’avortement est une affaire privée" combatte la "normalité" institutionnalisée de l'avortement. Mais reléguer l’IVG à la sphère privée n’apporte en soi aucune solution.

Ecoutez Mgr Féliz Gmur, évêque de Bâle, interrogé par Manuella Affejee RealAudioMP3

(Photo: la conférence des évêques de Suisse)







All the contents on this site are copyrighted ©.