2012-12-05 08:15:36

Egypte, libéraux contre islamistes


La crise politique se poursuit en Egypte. Mardi, les manifestants opposés au président Mohammed Morsi sont de nouveau descendus dans la rue. Ils ont marché sur le palais présidentiel au Caire et l’ont encerclé. La police, débordée par l’afflux de protestataires, n’a pu les en empêcher. Selon certaines sources, le chef de l’Etat aurait fui face au danger.

Ses opposants dénoncent de manière de plus en plus virulente la dérive autoritaire du régime et le projet de constitution qui fait référence à la charia. Le texte, rédigé par une commission essentiellement composée d’islamistes, doit être soumis à un référendum consultatif dans une dizaine de jours. Face à cela et aux récentes décisions prises par le président Morsi qui a entamé un bras de fer avec la justice, les mots d’ordre entendus dans la rue ces derniers jours rappellent ceux criés il y a presque deux ans lors de la chute d’Hosni Moubarak : « dégage » ou « le peuple veut la chute du régime ». Les journaux ont décidé de manifester à leur manière ne paraissant pas dans les kiosques mercredi.

« Période difficile et pénible »

Mounir Abdel-Nour est député et secrétaire général du parti nationaliste Wafd. C’est une des figures de l’opposition. Pour lui, le chef d’Etat est responsable des fractures qui minent le pays. « On savait que cette période de transition serait longue, difficile et pénible », reconnait l’opposant. « Ce qui était beau dans les jours qui ont suivi le 25 janvier 2011 (chute d’Hosni Moubarak NDLR), c’était de voir la fantastique unité de toutes les forces politiques qui voulaient bâtir un Etat démocratique, moderne, juste. Là, nous voyons une division de l’opinion publique entre une Egypte qui se veut laïque, dans le respect des religions, et une Egypte qui se veut islamiste et qui veut sortir du monde méditerranéen et de cette ouverture d’esprit qui a été sa caractéristique au cours de l’histoire », regrette-t-il.

« On n’a pas fait la révolution en janvier 2011 pour déloger un dictateur pour le remplacer par un autre dictateur qui veut imposer de surcroît un fascisme religieux » assène Mounir Abdel-Nour.

Mounir Abdel-Nour, député et secrétaire général du parti nationaliste Wafd est interrogé par Olivier Bonnel RealAudioMP3
(Photo : manifestants devant les grilles du palais présidentiel au Caire mardi)







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