Dossier : le roi, au centre pour la première fois de la contestation jordanienne
La contestation sociale prendrait-elle un nouveau visage en Jordanie ? La décision
du gouvernement d’augmenter les prix du gaz et du carburant a donné lieu, le 13 novembre
dernier, à des manifestations, parfois violentes, dans tout le pays.
Les manifestants,
parmi lesquels se trouvait l'ex-Premier ministre Ahmad Obeidat, ont appelé à la démission
de l’actuel Premier ministre, Abdallah Nsour, et ont, pour la première fois, scandé
des slogans hostiles au roi Abdallah.
Le royaume hachémite, relativement épargné
par le souffle révolutionnaire des printemps arabes, est le théâtre de manifestations
pacifiques depuis près de deux ans. Les revendications portaient essentiellement sur
l’accélération des réformes politiques, et en faveur d’une limitation du pouvoir royal.
Mais jamais encore elles ne s’étaient attaquées à la personne du Roi elle-même.
Un
cap aurait-il été franchi ? L’analyse de Joseph Bahout, politologue, spécialiste du
Proche-Orient, et chercheur au Centre d'études et de recherches internationales, interrogé
par Manuella Affejee :
(Photo : une
affiche du roi de Jordanie lors d'une manifestation en son soutien à Amman le 23 novembre)