Plus qu'une autorité supranationale, une culture de la fraternité
Lundi matin, Benoît XVI a reçu les membres du Conseil Pontifical Justice et paix dont
l’assemblée plénière venait juste de commencer. « Autorité politique et juridiction
universelle »: c’est le thème de cette XXVII° assemblée plénière qui se déroule du
3 au 5 décembre à Rome. Un thème qui rappelle la note publiée par Justice et paix
en octobre 2011. Elle portait sur l’idée controversée de la création d’une autorité
politique mondiale. Un thème sur lequel Benoît XVI nous livre sa pensée dans son discours
de lundi.
Compte-rendu de Bernard Decottignies
"Il
est impensable d’imaginer un superpouvoir concentré dans les mains de quelques uns.
Un pouvoir qui dominerait tout les peuples et exploiterait les plus faibles " Après
cette réflexion, en quelques mots, Benoît XVI délimite alors les contours du rôle
de l’église au niveau international. L'Eglise offre des pistes de réflexion, des critères
de jugement qui peuvent garantir un cadre éthique et anthropologique autour de la
notion du bien commun. Mais son devoir – précise le Pape – n’est pas de suggérer d’un
point de vue juridique et politique la configuration d’une autorité publique à compétence
universelle.
Benoît XVI part du principe que toute autorité déjà existante
doit être avant tout une force morale capable de raisonner, limitée à un domaine de
compétence propre. Plus que l’idée d’une institution supranationale, le Pape met en
avant la création d’une culture de la fraternité, de la gratuité et de l’amour solidaire,
une culture capable de détrôner l’idolâtrie moderne, capable de se substituer à l’individualisme,
au consumérisme matérialiste et à la technocratie. Benoît XVI dans son discours appelle
les participants à l’assemblée de Justice et Paix a être les artisans d’une nouvelle
évangélisation dans le domaine social.
Malgré la communication tous azimut,
l'homme est de plus en plus isolé
"Individualisme utilitariste, dérives
technocratiques de l'économie : la culture d’aujourd’hui -précise Benoît XVI - tend
à dévaloriser la personne. Malgré les réseaux infinis de communication et de relations
que l’homme a su créer, il apparaît paradoxalement toujours plus isolé, parce que
– note le Pape – l’homme reste indifférent à Dieu. L’homme d’aujourd’hui est en effet
considéré comme une simple « ressource », partie d’un engrenage productif et financier
qui le dépasse."
Benoît XVI insiste également sur l’importance de l’accès au
travail surtout en temps de crise économique. Malheureusement -affirme le pape- le
travailleur et son travail sont considérés comme des biens « mineurs », ce qui a pour
conséquence de nuire aux fondements naturels de la société , en particulier à la famille.
"
La faute à de nouvelles idéologies hédoniste ou égoïste concernant notamment
les droits en matière de sexualité et de reproductions. Le travail est un droit fondamental
de l’homme en vue de sa personnalisation, de sa socialisation, de sa contribution
au bien commun et à la paix.