Le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin a été validé
ce lundi en France lors du sommet franco-italien qui se tient à Lyon. Une « déclaration
commune » a été signée par les ministres des Transports des deux pays, en présence
du président français François Hollande, du chef du gouvernement italien Mario Monti
et de son homologue français Jean-Marc Ayrault. Cette nouvelle ligne à grande vitesse
devrait permettre de relier Paris à Milan en 4 heures, contre 7 heures actuellement.
Un projet qui suscite de nombreuses réserves
Le coût total du
chantier est évalué à plus de 20 milliards d’euros, partagé entre la France, l’Italie
et l’Union européenne. Des manifestations particulièrement hostiles à cette nouvelle
ligne à grande vitesse ont été organisées à Lyon mais aussi au nord de L’Italie. Outre
le coût, les détracteurs du projet dénonce son inutilité et les menaces qu'il fait
peser sur l'environnement.
Hélène Destombes
Dans la
vallée de Suse, sur le versant italien des Alpes, la contestation gronde déjà depuis
plusieurs années. Alors qu’une partie de la population italienne s’interroge sur la
pertinence de ce projet, le mouvement NO TAV, « non au train à grande vitesse » né
dans les années 90 n’a, lui, aucun doute : cette initiative doit être abandonnée.
Les opposants, de plus en plus organisés, ont intensifié, leur combat. Ils se disent
convaincus que ce chantier, qui prévoit la construction d’un tunnel de 57 kilomètres,
est inutile et dénoncent son impact environnemental. Francesco est en charge du comité
NO TAV de Bussoleno dans le Val de Suse
C’est un projet dévastateur, invasif
pour notre territoire et inutile, dans la mesure où il y a déjà une liaison ferroviaire
excellente qui fonctionne actuellement et qui est sous exploitée en ce qui concerne
le transport de marchandises. Ce projet est aussi très couteux et étant donné la situation
de crise, nous pensons que cet argent devrait être investi dans d’autres projets.
De mon point de vue, c’est un gaspillage d’argent.
Pour les défenseurs
du projet, cette liaison ferroviaire à grande vitesse est censée désengorger le trafic
dans les vallées alpines, c’est un maillon-clé du futur réseau transeuropéen, projet
prioritaire pour l’Union Européenne et le chantier représente une opportunité en terme
économique dans une période difficile. Mais pour l’heure, le LGV doit encore surmonter
plusieurs obstacles politiques et financiers. En France la Cour des comptes a récemment
épinglé l’explosion des coûts prévisionnels : en dix ans, ils sont passés de 12 à
26 milliards d’euros.