Valikeaks : Claudio Sciarpelletti renonce à faire appel
Claudio Sciarpelletti, cet informaticien de 48 ans, travaillant à la Secrétairerie
d’Etat du Saint-Siège, reconnu coupable le 10 novembre dernier par le Tribunal de
l’Etat de la Cité du Vatican, de complicité de recel et d’entrave à la justice dans
le cadre de l’affaire Vatileaks, et condamné pour cela à deux ans de prison, a décidé
finalement le 27 novembre de ne pas faire appel du verdict. Son avocat avait pourtant
déposé un appel le 13 novembre. C’est ce qu’a indiqué samedi le directeur de la Salle
de Presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi.
Le Tribunal de l’Etat
de la Cité du Vatican a rendu samedi matin le texte de sa sentence dans le procès
de Claudio Sciarpelletti. Le document, présenté en Salle de Presse du Saint-Siège
par son directeur, détaille notamment la manière dont les faits se sont déroulés,
ou dont ils se seraient déroulés.
Qui a remis l’enveloppe à Sciarpelletti
?
Le Tribunal souligne que l’accusé a donné plusieurs versions successives
quant à l’origine de la présence d’une enveloppe contenant des documents confidentiels,
objet central de ce second volet de l’affaire dite Vatileaks. Lors d’un premier interrogatoire,
il a désigné Paolo Gabriele, majordome du Pape et reconnu coupable par la justice
vaticane de vols aggravé de documents confidentiels, comme la personne lui ayant remis
ces documents. Le lendemain de cette déclaration, il a changé de version et désigné
son supérieur, Mgr Polvani. Lors de l’instruction, il a maintenu la seconde version
avant de la démentir et d’affirmer que c’était bien Paolo Gabriele qui lui avait donné
l’enveloppe et son contenu.
Le Tribunal juge que Paolo Gabriele avait bien
remis ces documents à Claudio Sciarpelletti pour trois raisons. Tout d’abord, le majordome
du Pape a reconnu lui-même avoir consigné ces textes à l’informaticien. Ensuite, Mgr
Polvani a démenti l’avoir fait. Enfin, les juges considèrent que l’employé de la Secrétairerie
d’Etat ne pouvait pas avoir oublié de remettre cette enveloppe à une tierce personne
si son supérieur le lui avait expressément demandé.
Sciarpelletti a voulu
couvrir Gabriele
Concernant l’implication de Mgr Polvani, le Tribunal considère
que Claudio Sciarpelletti a voulu aider à sa manière Paolo Gabriele en le couvrant.
Les magistrats estiment par ailleurs que l’informaticien a eu l’occasion de « visualiser
ou a été en mesure de pouvoir visualiser » l’ensemble des documents. Ils affirment
en effet que Paolo Gabriele « a consigné à l’accusé, non l’enveloppe fermée et scellée,
mais la documentation, toute entière ou séparément, puis remise dans ladite enveloppe
», ce qui a permis à l’accusé d’en prendre connaissance. Si l’enveloppe était fermée,
scellée et portait un timbre de la Secrétairerie d’Etat, c’était pour éviter que quelqu’un
d’autre n’y jette un œil, considèrent les juges.
De tous ces éléments, la
cour déduit donc que le délit de recel est avéré et ce, en faveur de Paolo Gabriele.
Les rapports d’amitié, qu’ils soient profonds ou superficiels ont été établis lors
de l’instruction et du procès, les deux hommes se fréquentant hors du cadre professionnel
et en présence de leurs familles respectives.
(Photo : salle du Tribunal de
la Cité de l'Etat du Vatican)