L'ignorance religieuse est un grave problème aujourd'hui
Benoît XVI a reçu vendredi matin le dernier des trois groupes d’Evêques de France
venus en visite ad limina sur plusieurs semaines. Ce dernier groupe d’une quarantaine
d’évêques du Grand Sud était mené par le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de
Lyon. Ils étaient arrivés vendredi dernier, et en une semaine ils ont eu le temps
de se rendre dans les différents dicastères de la Curie Romaine. Le Pape leur a tenu
un discours axé sur l’urgence de la nouvelle évangélisation, dans un contexte culturel
et social marqué par le relativisme et l’hédonisme.Benoît XVI a insisté sur la responsabilité
historique des écoles et instituts catholiques pour endiguer l'ignorance religieuse
des jeunes.
Le compte-rendu de Bernard Decottignies
Pas de doute,
pour le Pape, l’un des plus graves problèmes de notre époque est celui de l’ignorance
religieuse dans laquelle vivent beaucoup d’homme et de femmes, y compris des fidèles
catholiques. Or face aux grandes questions de l’existence humaine, sur le sens de
la vie et de la mort, du mal, de la maladie et de la souffrance, Dieu nous apporte
des réponses, et c’est pour nous les faire connaître que le Christ a fondé son Eglise.
Mais, précisait le Pape aux évêques français, l’un des obstacles les plus redoutables
de notre mission pastorale est l’ignorance du contenu de la foi.
"Il s’agit
en réalité d’une double ignorance : une méconnaissance de la personne de Jésus-Christ
et une ignorance de la sublimité de ses enseignements, de leur valeur universelle
et permanente dans la quête du sens de la vie et du bonheur. Cette ignorance produit
en outre dans les nouvelles générations l’incapacité de comprendre l’histoire et de
se sentir héritier de cette tradition qui a façonné la vie, la société, l’art et la
culture européenne."
Le Pape rappelait alors qu’en cette Année de la Foi,
pour les aider ainsi que leurs prêtres et toute la communauté ecclésiale, la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi a donné des indications pastorales pour mobiliser toutes
les énergies de l’Église, l’action de ses pasteurs et de ses fidèles laïcs, en vue
de l’animation en profondeur de la société. Le Synode des Évêques proposait lui aussi
récemment à tous et à chacun, les moyens pour mener à bon port cette mission, afin
d’imprégner les réalités humaines de l’Esprit de l’Evangile.
"La nouvelle
évangélisation sera efficace si elle engage en profondeur les communautés et les paroisses.
Les signes de vitalité et l’engagement des fidèles laïcs dans la société française
sont déjà une réalité encourageante."
Mais Benoît s’inquiétait ensuite
de la diminution des vocations et des ordinations sacerdotales, rappelant que la famille
reste le lieu idéal de leur éclosion. Parlant encore des jeunes, le Pape mentionnait
l’importance de l’éducation catholique. Au-delà du savoir transmis, c’est le témoignage
de vie des formateurs qui doit permettre aux jeunes d’assimiler les valeurs humaines
et chrétiennes. Il soulignait que les Instituts catholiques sont évidemment au premier
poste du grand dialogue entre la foi et la culture. Il se félicitait des initiatives
prises, dans certains diocèses français, pour favoriser l’initiation théologique de
jeunes étudiants en disciplines profanes.
Les écoles catholiques qui ont façonné
la vie chrétienne et culturelle de la France ont aujourd’hui une responsabilité historique.
Pour Benoît XVI la nouvelle évangélisation passe par ces écoles et par l’œuvre multiforme
de l’éducation catholique. Et de conclure à l’adresse des évêques français : l’éducation
aux valeurs chrétiennes donne les clés de la culture de la France. L’ardeur apportée
à la nouvelle évangélisation sera notre meilleure contribution à l’épanouissement
de la société humaine et la meilleure réponse aux défis de toute sorte qui se posent
à tous en ce début du troisième millénaire.