Le Vatican accueille favorablement le vote de l'ONU accordant le statut d'Etat Observateur
à la Palestine
Scènes de liesses dans les rues de Ramallah dans la nuit de jeudi à vendredi. La Palestine
est devenu jeudi soir un Etat observateur des Nations Unies. Elle passe ainsi aux
yeux de l’ONU « d’entité » à « état observateur non membre ». Et pour Mahmoud Abbas,
ce point est crucial : le président palestinien a qualifié ce vote « d’acte de naissance
».
Ce nouveau titre donne accès aux Palestiniens à des agences onusiennes
ou encore à des traités internationaux.. Sur les 193 pays que compte l’ONU, 138 ont
voté pour, 9 contre. Le reste s’est abstenu. Parmi les refus, on compte notamment
Israël et les Etats-Unis.
Ce vote de l'Assemblée générale des Nations Unies
jeudi soir a été salué par le Saint-Siège. Les précisions d'Antonino Galofaro :
Le Vatican précise
cependant que ce résultat ne représente pas à lui seul une solution suffisante aux
problèmes de la région. Il rappelle ainsi qu’il est favorable à l’existence de deux
états ; une question déjà abordée en 1947 par l’ONU. Depuis, un des deux états a vu
le jour. L’autre n’a pas été crée dans les 65 ans qui ont suivi la résolution 181
des Nations Unies.
Pour trouver une solution définitive, toujours selon le
Vatican, il faut répondre de manière adéquate aux aspirations légitimes aussi bien
des Israéliens que des Palestiniens.
Le Saint-Siège rappelle qu’il a à plusieurs
reprises invité les responsables des deux peuples à reprendre les négociations. Et
surtout, à éviter d’accomplir des actions qui vont à l’encontre de la recherche sincère
de solutions. Car d'après le Vatican, la paix a maintenant besoin de décisions courageuses.
Déclaration
du Saint-Siège:
Le Saint-Siège a suivi de près et avec attention les étapes
qui ont mené à cette décision importante, en s’efforçant de rester au-dessus des parties
et d’agir conformément à sa nature religieuse et à la mission universelle qui le caractérise,
et en tenant compte de l’attention spécifique qu’il accorde à la dimension éthique
des problématiques internationales.
Le Saint-Siège estime en outre que ce vote
doit se situer dans le cadre des efforts visant à trouver une solution définitive,
avec le soutien de la communauté internationale, à la question déjà abordée par la
Résolution 181 du 29 novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce
texte a posé les bases juridiques de l’existence de deux Etats ; un des deux a déjà
vu le jour, l’autre n’a pas été créé dans les soixante-cinq années qui ont suivi.
Le 15 mai 2009, à son départ de l’aéroport international de Tel Aviv, à la
fin de son pèlerinage en Terre Sainte, le Pape Benoît XVI s’est exprimé en ces termes
: Plus de sang versé ! Plus de combats ! Plus de terrorisme ! Plus de guerre !
Au contraire, engageons-nous à briser le cercle vicieux de la violence. Que règne
une paix durable basée sur la justice, et que viennent une réconciliation authentique
et une pacification ! Puisse être reconnu universellement que l’Etat d’Israël a le
droit d’exister, de jouir de la paix et de la sécurité à l’intérieur de frontières
reconnues internationalement ! De même puisse être reconnu le droit du Peuple Palestinien
à une patrie souveraine et indépendante pour y vivre dans la dignité et se déplacer
librement ! Puisse la solution des deux Etats devenir une réalité, et ne pas demeurer
seulement un rêve !
Dans le sillage de cet appel, le Secrétaire pour les
Rapports avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, dans une intervention devant l’Assemblée
générale en 2011, a souhaité que les Organes compétents des Nations Unies prennent
une décision qui permette la réalisation concrète d’un tel objectif.
Le vote
du 29 novembre 2012 exprime les sentiments de la majorité des membres de la communauté
internationale et accorde aux Palestiniens une présence plus significative au sein
des Nations Unies. Dans le même temps, le Saint-Siège est convaincu que ce résultat
ne représente pas, à lui seul, une solution suffisante aux problèmes de la Région
: pour y répondre de manière adéquate il faudra, en effet, s’engager résolument en
faveur de la construction de la paix et de la stabilité dans la justice et dans le
respect des aspirations légitimes, aussi bien des Israéliens que des Palestiniens.
C’est pour cette raison que le Saint-Siège a invité, à plusieurs reprises,
les responsables des deux Peuples à reprendre les négociations en toute bonne foi
et à éviter d’accomplir des actions ou de poser des conditions en contradiction avec
les déclarations de bonne volonté et la recherche sincère de solutions offrant les
fondements solides d’une paix durable. En outre, le Saint-Siège a adressé un appel
pressant à la Communauté internationale pour qu’elle renforce son engagement et stimule
sa créativité, afin de prendre les initiatives permettant d’instaurer une paix durable
dans le respect des droits des Israéliens et des Palestiniens. La paix a besoin de
décisions courageuses !
A la lumière du résultat du vote de l’Assemblée générale
des Nations Unies du 29 novembre 2012 et pour encourager la communauté internationale
et en particulier les parties directement concernées, à une action incisive en vue
des objectifs exposés ci-dessus – le Saint-Siège salue la décision de l’Assemblée
générale faisant de la Palestine un Etat Observateur non membre des Nations Unies.
L’occasion est propice pour rappeler également la position commune exprimée par le
Saint-Siège et l’OLP dans leur accord fondamental du 15 février 2000, en faveur de
la reconnaissance d’un statut spécial internationalement garanti pour la ville de
Jérusalem, dans le but, en particulier, de préserver la liberté de religion et de
conscience, l’identité et le caractère de Jérusalem en tant que Ville Sainte, ainsi
que le respect des Lieux Saints qui s’y trouvent et l’accès à ces mêmes Lieux Saints.