Benoît XVI : Combattre l'égoïsme mondial pour lutter contre la pauvreté
Faire de la lutte contre la pauvreté une priorité, sensibiliser à ce problème majeur
: c’est l’objectif de la journée « Why poverty ? ». Organisée jeudi 29 novembre, cette
initiative de l'Union Européenne de Radiodiffusion (UER) permet aux médias de services
publics européens de diffuser au même moment, dans leurs pays respectifs, des programmes
concernant la pauvreté, en attirant l’attention sur ses causes, ses conséquences et
en proposant des pistes de réflexion pour la combattre. Ce combat, l’Eglise catholique
l’a toujours mené. Benoît XVI, lui même, depuis le début de son pontificat, n’a cessé
d’appeler à avoir le « courage de la fraternité » pour vaincre la misère.
Ecoutez
les explications de Justine Vassogne :
Il faut
lutter contre la pauvreté d’abord en ne se trompant pas de coupable. Sur le banc des
accusés pour Benoît XVI, un visage : celui d’un égoïsme global, mondial, qui ne pense
qu’au profit. Cet égoïsme commence avec la finance « qui abime l’économie réelle »
avec ses spéculations, et qui ainsi fait augmenter le prix de la nourriture. A la
tête des entreprises, le Pape voit des présidents « qui se plient à la seule loi des
actionnaires, et oublient les travailleurs ».
Benoît XVI met souvent en avant
un des aspects les plus paradoxaux, les plus cruels aussi, de la pauvreté aujourd’hui.
Il existe suffisamment de nourriture sur la planète pour tout le monde. Pourtant,
de nombreuses populations continuent à mourir de faim. Pour changer la donne, le Pape
propose une solution concrète : « Il faut relancer l’agriculture, non pas parce qu’on
est nostalgique, mais parce qu’elle est indispensable pour notre futur ». « Nous devons
nous diriger, de façon concertée, vers un nouvel équilibre entre l’agriculture, l’industrie
et les services » expliquait Benoît XVI dans son Angélus du 14 novembre 2010.
«
Chaque personne, peut, et doit faire quelque-chose »
La mondialisation,
soutient aussi Benoît XVI, nous rend « plus proches, mais elle ne renforce pas la
fraternité ». Un problème qui se remarque notamment sur la question de la dette des
pays pauvres. Une question chère au Pape, qui appelle à la réduire, ou même à l’annuler.
Mais au-delà de la situation internationale, chaque être doit agir contre
la misère. « Chaque personne et chaque famille peut, et doit faire quelque-chose »
affirme Benoît XVI. « L’humanité n’a pas seulement besoin de bienfaiteurs, mais aussi
de personnes humbles et concrètes, qui, comme Jésus, savent se mettre à côté de leurs
frères, et partager un peu de leur fatigue » affirmait-il lors d’un discours pour
la Caritas italienne au mois de novembre 2011. Avant d’ajouter : « En une parole,
l’humanité cherche des rêves d’espoir. Le notre réside dans le Seigneur ».
Pour
mieux connaître la pensée de Benoît XVI à ce sujet, n'hésitez pas à lire ou relire
l'encyclique sociale du Pape : Caritas In Veritate sur le développement humain
intégral dans la charité et dans la vérité
Photo : le Pape signe son encyclique
Caritas in Veritate, le 7 juillet 2009.